Manif pour le climat: Trudeau, Blanchet et May accompagneront Greta Thunberg
Au risque de se faire chahuter pour son achat d’un oléoduc, Justin Trudeau sera de la manifestation sur les changements climatiques, vendredi à Montréal.
Des milliers de personnes sont attendues à cette marche pour réclamer que les gouvernements posent des actions concrètes face à l’urgence climatique. La passionaria de cette cause, la jeune Greta Thunberg, participera à la manifestation dans les rues de Montréal.
À Sudbury jeudi matin, M. Trudeau a annoncé son intention d’être là et il a prêté certaines intentions aux manifestants.
«Ça fait plusieurs semaines maintenant que des jeunes et des gens (...) marchent dans les rues pour souligner le besoin de prendre des actions réelles et concrètes pour contrer les changements climatiques et protéger notre environnement et créer de la croissance économique pour l’avenir», a-t-il supposé.
Le discours de Greta Thunberg dénonce plutôt l’obsession de la croissance économique qui, selon elle, met en péril l’avenir de l’humanité.
Sur sa page Facebook, Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace, n’a pas attendu vendredi pour interpeller le chef libéral. «N’ARRIVEZ PAS LES MAINS VIDES M.TRUDEAU! Allez-vous annoncer l’abandon du projet de pipeline #TransMountain? Stopper l’expansion des sables bitumineux et des productions de pétrole et de gaz au pays?», a-t-il lancé.
Les leaders du Bloc québécois et du Parti vert ont déjà annoncé leur participation à la manifestation. Elizabeth May est arrivée en train à Montréal. Yves-François Blanchet prévoyait prendre le métro pour se rendre à la marche, vendredi matin.
Jagmeet Singh sera à la manifestation de Victoria, sur la côte Ouest.
Andrew Scheer, lui, n’a aucune intention de participer à ce mouvement. Il sera à Vancouver, vendredi, a-t-il dit, occupé par d’autres activités de sa campagne électorale.
Le chef conservateur était à Montréal jeudi matin. Avant qu’il ne puisse prendre la parole, il s’est fait apostropher par quelqu’un qui lui reprochait son amour des énergies fossiles et des pipelines.
Une fois le chahuteur expulsé de la salle, M. Scheer a annoncé que s’il est élu premier ministre, il lancerait une enquête judiciaire sur l’affaire SNC-Lavalin. Il ne voyait pas comme un faux pas son choix de lieu pour cette annonce - Montréal où les électeurs n’ont pas perçu cette affaire comme un gros scandale et se sont plutôt inquiétés pour les emplois de la firme.
«Je sais que les Québécois sont fatigués de servir d’excuse aux scandales de Justin Trudeau», a-t-il dit en anglais.
Les conservateurs reprochent au gouvernement Trudeau d’avoir cherché à éviter un procès à SNC-Lavalin, accusé d’avoir versé des pots-de-vin en Libye. Si l’entreprise est reconnue coupable, il lui sera interdit d’obtenir des contrats du fédéral pendant 10 ans.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a vu dans la sortie de M. Scheer une occasion de «casser du sucre sur le dos du Québec».
«M. Scheer a fait le pari politique que d’associer une institution québécoise à des gestes criminels possibles et passés allait être payant pour lui dans l’ensemble du Canada», a-t-il dit lors d’un point de presse à Québec.
Plus tôt dans la journée, M. Blanchet s’est engagé à déposer un projet de loi pour que le vote soit fait à visage découvert et que les services publics fédéraux soient aussi offerts et reçus à visage découvert.
La loi québécoise sur la laïcité précise que les services de l’État québécois doivent être offerts et reçus ainsi.
Les bloquistes tentent de relancer ce débat qui a embêté les autres partis fédéraux aux premiers jours de la campagne électorale, alors que le premier ministre Legault réclamait que tous les chefs s’engagent à ne pas participer à la contestation de la loi québécoise.
De Campbell River, en ColombieBritannique, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) a attaqué M. Blanchet.
«Il le fait maintenant pendant la campagne électorale seulement pour le but de créer une chicane. Il veut diviser la population», a réagi M. Singh.
Le leader du NPD était encore en Colombie-Britannique jeudi pour parler, encore, de logements abordables.
M. Singh se concentre sur cette région du pays et sur cet enjeu qui peuvent lui rapporter le plus de votes.
Jeudi, il a promis non seulement qu’un gouvernement néo-démocrate construirait 500 000 logements abordables et sociaux, mais aussi qu’il offrirait une «allocation» pour les locataires, une aide financière qui pourrait atteindre 5000$. ■