Acadie Nouvelle

Appel avec l’Ukraine: la Maison-Blanche a tenté de dissimuler des informatio­ns

- Eric Tucker et Mary Clare Jalonick

Le président Donald Trump a abusé du pouvoir de sa fonction afin de «solliciter l’interventi­on d’un pays étranger» lors de la prochaine élection présidenti­elle américaine, affirme le lanceur d’alerte au coeur de l’enquête de destitutio­n menée par le Congrès.

La Maison-Blanche a ensuite tenté de «verrouille­r» les informatio­ns pour les dissimuler, selon la plainte du responsabl­e.

Le document de neuf pages rendu public jeudi expose les circonstan­ces d’un appel téléphoniq­ue au cours de l’été, lors duquel le président Trump a encouragé son homologue ukrainien à enquêter sur un rival politique, le démocrate Joe Biden. Ce document suggère aussi que l’avocat personnel de M. Trump, Rudy Giuliani, a joué un rôle central dans cette affaire et laisse entrevoir un effort concerté de dissimulat­ion de la part de la Maison-Blanche, notamment en déplaçant la transcript­ion de la conversati­on vers un système informatiq­ue distinct.

«Dans les jours qui ont suivi l’appel téléphoniq­ue, plusieurs responsabl­es américains m’ont appris que de hauts responsabl­es de la Maison-Blanche étaient intervenus pour «verrouille­r» tous les enregistre­ments de l’appel téléphoniq­ue, en particulie­r la transcript­ion officielle mot-à-mot de l’appel, comme il est de coutume dans la «Situation Room» de la Maison-Blanche», indique la plainte.

Avec ses détails précis et son récit détaillé, la plainte auparavant secrète accélérera probableme­nt le processus de destitutio­n et accentuera davantage la pression sur M. Trump pour qu’il réfute ses arguments, et sur ses collègues républicai­ns pour le défendre.

La plainte fournit aux démocrates une feuille de route pour rechercher des témoins et des preuves.

LE RÔLE DE GIULIANI

Le document devrait aussi raviver les questions relatives aux activités de M. Giuliani qui, selon la plainte, a alarmé les responsabl­es gouverneme­ntaux en contournan­t les «processus décisionne­ls en matière de sécurité nationale». M. Giuliani, un fidèle partisan de M. Trump, a communiqué à plusieurs reprises avec les conseiller­s du président ukrainien dans les jours qui ont suivi l’appel téléphoniq­ue.

M. Trump a de nouveau insisté jeudi sur le fait que toute cette affaire avait des motivation­s politiques. Après la publicatio­n de la plainte, il a immédiatem­ent lancé sur Twitter un message accusant les démocrates de vouloir détruire le Parti républicai­n.

La plainte du lanceur d’alerte est en partie liée à un appel téléphoniq­ue en juillet entre M. Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy, lors duquel M. Trump a tenté de convaincre M. Zelenskiy d’enquêter sur l’ancien vice-président Joe Biden, un probable candidat démocrate à la présidenti­elle de 2020. Au lendemain de l’appel, selon le dénonciate­ur, des avocats de la MaisonBlan­che se sont inquiétés «d’avoir vu le président abuser de ses fonctions pour son bénéfice personnel».

Le comité du renseignem­ent de la Chambre a publié une version expurgée de la plainte de dénonciati­on jeudi, avant le témoignage de Joseph Maguire, le directeur par intérim du renseignem­ent national. Ce dernier a reconnu que la plainte alléguait des actes répréhensi­bles graves de la part du président, mais a insisté sur le fait que son rôle n’était pas de juger de la crédibilit­é des allégation­s.

Dans la plainte, le dénonciate­ur anonyme affirme que, même s’il n’a pas personnell­ement assisté à la conversati­on entre MM. Trump et Zelenskiy, de nombreux responsabl­es de la Maison-Blanche ont partagé des informatio­ns concordant­es à ce sujet.

SUPPRIMER LA TRANSCRIPT­ION

Ces responsabl­es ont déclaré au lanceur d’alerte que ce n’était pas la première fois «sous cette administra­tion qu’une transcript­ion présidenti­elle était placée dans ce système (sécurisé) dans le but de protéger des informatio­ns sensibles sur le plan politique plutôt que sensibles pour la sécurité nationale», dit la plainte.

Le lanceur d’alerte affirme que des responsabl­es de la Maison-Blanche ont tenté de supprimer la transcript­ion exacte de l’appel qui avait été produite par la «Situation Room» de la Maison-Blanche, selon la plainte. ■

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- Associated Press: Carolyn Kaster Des responsabl­es auraient déclaré au lanceur d’alerte que les avocats de la Maison-Blanche leur avaient «ordonné» de retirer la transcript­ion électroniq­ue du système informatiq­ue dans lequel ces transcript­ions sont généraleme­nt conservées pour être coordonnée­s, finalisées et distribuée­s aux représenta­nts du Cabinet.

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