LE GRAND RÉVEIL?
Le 27 septembre 2019 marquera-t-il un moment décisif dans la lutte pour les changements climatiques? Alors que des milliers de résidents du Nouveau-Brunswick et de partout ailleurs dans le monde ont participé vendredi dernier à l’une des nombreuses marches pour le climat pour réclamer de l’action concrète de la part des élus, les militants environnementaux songent déjà à la suite.
Bathurst, Pokemouche, Edmundston, Moncton, Campbellton, Fredericton… Plusieurs communautés du NouveauBrunswick ont organisé une Marche mondiale pour le climat. À Montréal, ils étaient près d’un demi-million. La marche de Moncton a été organisée par le groupe Symbiose et a attiré près de 2000 personnes.
Depuis quelques jours, Antoine Zboralski, président du groupe Symbiose, constate une augmentation du nombre de gens prêts à s’investir dans la cause environnementale.
«Nous allons continuer de travailler pour faire passer le plus de gens possible à l’action. Vendredi, il y avait des gens qui participaient à leur première marche à vie. Le but est de les impliquer un peu plus profondément pour qu’ils organisent des comités dans leur communauté que ce soit à Moncton ou ailleurs au Nouveau-Brunswick.»
Pour le moment, le groupe Symbiose est basé à l’Université de Moncton, mais il songe à élargir son mandat pour inclure des gens de tous les âges dans l’ensemble du Grand Moncton. Si certains organismes s’intéressent à des enjeux environnementaux spécifiques, comme la santé de la rivière Petitcodiac, ils sont peu nombreux à demander des actions pour l’environnement en général, constate Antoine Zboralski.
«C’est pour pousser à différents niveaux du gouvernement, mais pour ça, il va nous falloir de l’énergie de bénévoles.»
En 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a publié un rapport dans lequel on apprend qu’il resterait à l’humanité environ 12 années seulement pour limiter le réchauffement moyen de la planète à 1,5 degré Celsius.
Les changements nécessaires ne seront pas facilement mis en vigueur.
«Il est possible de faire de petites choses. Ça peut être de limiter l’achat de plastiques à usage unique. Ça peut aller aussi loin que de ne pas avoir de voiture ou de ne plus prendre l’avion. Changer ses habitudes, ce n’est jamais facile. La marche de vendredi pourrait être un déclencheur pour commencer à changer nos habitudes et s’impliquer. Au niveau du gouvernement, on va attendre pour voir ce qui va se passer. On espère que cette mobilisation massive va amorcer des changements.»
BATHURST
Karine Boudreau-Roy est l’une des organisatrices de la marche pour le climat de Bathurst. Près de 1000 personnes y étaient. Plusieurs d’entre eux étaient des élèves des écoles du District scolaire francophone Nord-Est.
Maintenant que la poussière est retombée, Karine Boudreau-Roy n’a pas l’intention de voir le mouvement s’arrêter.
«Lorsqu’on a planifié, on s’était mis d’accord pour dire que c’est bien beau de faire une marche, mais que le but n’est pas de faire une marche et qu’on n’en parle plus lorsque c’est terminé.»
Le comité organisateur a notamment demandé aux jeunes participants de cibler des gestes personnels qu’ils peuvent mettre en pratique à court et à long terme.
«On veut savoir ce qu’ils attendent des leaders régionaux. On veut les faire réfléchir et on aimerait compiler les résultats.»
Le groupe veut aussi faire le suivi avec la Ville de Bathurst, qui a récemment ratifié une déclaration d’urgence climatique.
«Il faut travailler avec nos dirigeants. Il faut travailler ensemble, car ce sont nos intérêts collectifs qui sont en jeu. Tout le monde est gagnant en travaillant ensemble. La symbolique de la marche était pour démontrer que nous pouvons participer à un événement mondial et pour démontrer que nous sommes conscients du problème.»