Saint-Quentin ne veut plus de produits chimiques près de ses écoles
Le conseil municipal de Saint-Quentin tentera de faire interdire l’épandage de produit chimique sur la seule terre agricole située à l’intérieur des limites de la ville.
Pour ce faire par contre, la Ville n’entend pas légiférer, mais plutôt dialoguer avec ses propriétaires afin de leur faire entendre raison. Car il faut dire qu’en plus d’être dans les limites de la ville, cette terre – qui sert actuellement à la culture de la pomme de terre – est située tout juste derrière l’école secondaire.
Cette promesse d’action, les élèves des écoles Mgr Martin et de la Polyvalente A.-J.Savoie de Saint-Quentin l’a en quelque sorte arrachée à la mairesse de Saint-Quentin, Nicole Somers, vendredi, à la suite de la Marche pour le climat.
Dans la foulée de cette action collective mondiale, les élèves avaient en effet demandé à leurs élus d’être plus écoresponsables. L’arrêt de l’épandage de produits chimiques figurait parmi les points soulevés.
«Nous avons justement une rencontre prévue en novembre avec les agriculteurs ainsi qu’un biologiste pour bien comprendre le dossier. Mais on aimerait aussi en arriver avec un arrangement avec les propriétaires de ces lots afin d’avoir une culture sans arrosage à l’intérieur de la ville», exprime Mme Somers, notant que ce champ est particulièrement problématique en raison de la proximité des écoles.
Lors de cette rencontre, la mairesse aimerait notamment explorer avec eux différentes pistes de solutions, notamment l’utilisation du champ à d’autres fins que celui de la culture de la pomme de terre. Il pourrait notamment servir à des cultures qui ne nécessitent pas d’arrosage (luzerne, blé, avoine, etc.).
Si elle se dit prête à rencontrer les divers intervenants pour les convaincre de cesser l’épandage dans les champs agricoles, elle n’a toutefois pas l’intention de légiférer en la matière, non plus en ce qui concerne l’utilisation – par ses citoyens – de pesticides ou d’herbicides disponibles en vente libre.
«On n’aime pas particulièrement que les gens arrosent leurs parterres avec ces produits, mais ce ne sont pas des produits interdits au Canada. Ils sont homologués. C’est difficile d’aller voir nos citoyens en leur disant de ne pas utiliser tels ou tels produits alors que la province en autorise la vente», indique-t-elle.
Selon Mme Somers, le fait d’interdire complètement l’arrosage dans la ville signifierait également devoir faire appliquer ce règlement, ce qui pourrait s’avérer difficile.
«J’aimerais mieux qu’on commence par une entente à l’amiable avec les propriétaires de la terre agricole, tout en invitant les citoyens à ne pas arroser leurs terrains. Qu’ils prennent eux même cette décision», dit-elle, rappelant que tout ne passe pas nécessairement par un arrêté municipal.
«La responsabilité écologique est collective. Les gens doivent se l’approprier en effectuant eux-mêmes des gestes concrets. Ça comprend la municipalité oui, mais aussi les propriétaires, les jeunes, et ceux qui polluent en allant jeter leurs vidanges en forêts. Car ça, c’est encore malheureusement une réalité de nos jours», exprime-t-elle.
N’empêche, Mme Somers s’est réjouie de voir les jeunes de sa municipalité embarquer dans le mouvement mondial pro-environnement. Elle a profité de l’occasion pour les inviter à ne pas se gêner à l’avenir pour travailler en partenariat avec la municipalité.
«Ils n’ont pas besoin de journée mondiale pour venir nous voir (la municipalité) avec des demandes ou pour proposer des idées. Notre porte est ouverte à longueur d’année», note-t-elle.
ÉRABLES ET RECYCLAGE
Outre le dossier de l’arrosage, Mme Somers soutient que sa municipalité travaille à peaufiner une nouvelle politique verte, soit celle de planter un arbre – un érable plus précisément – pour chaque nouvelle construction ou permis de rénovations majeures.
La municipalité remettrait ainsi un arbre aux propriétaires en question.
«Ce serait une belle façon de faire notre part pour l’environnement de façon concrète et originale, mais aussi une occasion d’avoir encore plus d’érables en ville, d’afficher nos couleurs. Car après tout, nous sommes la Capitale de l’érable de l’Atlantique», souligne-t-elle.
La mairesse a également tenu à préciser que la cueillette collective des matières recyclables allait débuter dès janvier, une autre initiative verte attendue depuis longtemps. Cette mesure s’effectuera toutefois sur une base volontaire, ce qui signifie que les citoyens intéressés devront se doter d’un bac à récupération (bleu). ■