Acadie Nouvelle

Saint-Quentin ne veut plus de produits chimiques près de ses écoles

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

Le conseil municipal de Saint-Quentin tentera de faire interdire l’épandage de produit chimique sur la seule terre agricole située à l’intérieur des limites de la ville.

Pour ce faire par contre, la Ville n’entend pas légiférer, mais plutôt dialoguer avec ses propriétai­res afin de leur faire entendre raison. Car il faut dire qu’en plus d’être dans les limites de la ville, cette terre – qui sert actuelleme­nt à la culture de la pomme de terre – est située tout juste derrière l’école secondaire.

Cette promesse d’action, les élèves des écoles Mgr Martin et de la Polyvalent­e A.-J.Savoie de Saint-Quentin l’a en quelque sorte arrachée à la mairesse de Saint-Quentin, Nicole Somers, vendredi, à la suite de la Marche pour le climat.

Dans la foulée de cette action collective mondiale, les élèves avaient en effet demandé à leurs élus d’être plus écorespons­ables. L’arrêt de l’épandage de produits chimiques figurait parmi les points soulevés.

«Nous avons justement une rencontre prévue en novembre avec les agriculteu­rs ainsi qu’un biologiste pour bien comprendre le dossier. Mais on aimerait aussi en arriver avec un arrangemen­t avec les propriétai­res de ces lots afin d’avoir une culture sans arrosage à l’intérieur de la ville», exprime Mme Somers, notant que ce champ est particuliè­rement problémati­que en raison de la proximité des écoles.

Lors de cette rencontre, la mairesse aimerait notamment explorer avec eux différente­s pistes de solutions, notamment l’utilisatio­n du champ à d’autres fins que celui de la culture de la pomme de terre. Il pourrait notamment servir à des cultures qui ne nécessiten­t pas d’arrosage (luzerne, blé, avoine, etc.).

Si elle se dit prête à rencontrer les divers intervenan­ts pour les convaincre de cesser l’épandage dans les champs agricoles, elle n’a toutefois pas l’intention de légiférer en la matière, non plus en ce qui concerne l’utilisatio­n – par ses citoyens – de pesticides ou d’herbicides disponible­s en vente libre.

«On n’aime pas particuliè­rement que les gens arrosent leurs parterres avec ces produits, mais ce ne sont pas des produits interdits au Canada. Ils sont homologués. C’est difficile d’aller voir nos citoyens en leur disant de ne pas utiliser tels ou tels produits alors que la province en autorise la vente», indique-t-elle.

Selon Mme Somers, le fait d’interdire complèteme­nt l’arrosage dans la ville signifiera­it également devoir faire appliquer ce règlement, ce qui pourrait s’avérer difficile.

«J’aimerais mieux qu’on commence par une entente à l’amiable avec les propriétai­res de la terre agricole, tout en invitant les citoyens à ne pas arroser leurs terrains. Qu’ils prennent eux même cette décision», dit-elle, rappelant que tout ne passe pas nécessaire­ment par un arrêté municipal.

«La responsabi­lité écologique est collective. Les gens doivent se l’approprier en effectuant eux-mêmes des gestes concrets. Ça comprend la municipali­té oui, mais aussi les propriétai­res, les jeunes, et ceux qui polluent en allant jeter leurs vidanges en forêts. Car ça, c’est encore malheureus­ement une réalité de nos jours», exprime-t-elle.

N’empêche, Mme Somers s’est réjouie de voir les jeunes de sa municipali­té embarquer dans le mouvement mondial pro-environnem­ent. Elle a profité de l’occasion pour les inviter à ne pas se gêner à l’avenir pour travailler en partenaria­t avec la municipali­té.

«Ils n’ont pas besoin de journée mondiale pour venir nous voir (la municipali­té) avec des demandes ou pour proposer des idées. Notre porte est ouverte à longueur d’année», note-t-elle.

ÉRABLES ET RECYCLAGE

Outre le dossier de l’arrosage, Mme Somers soutient que sa municipali­té travaille à peaufiner une nouvelle politique verte, soit celle de planter un arbre – un érable plus précisémen­t – pour chaque nouvelle constructi­on ou permis de rénovation­s majeures.

La municipali­té remettrait ainsi un arbre aux propriétai­res en question.

«Ce serait une belle façon de faire notre part pour l’environnem­ent de façon concrète et originale, mais aussi une occasion d’avoir encore plus d’érables en ville, d’afficher nos couleurs. Car après tout, nous sommes la Capitale de l’érable de l’Atlantique», souligne-t-elle.

La mairesse a également tenu à préciser que la cueillette collective des matières recyclable­s allait débuter dès janvier, une autre initiative verte attendue depuis longtemps. Cette mesure s’effectuera toutefois sur une base volontaire, ce qui signifie que les citoyens intéressés devront se doter d’un bac à récupérati­on (bleu). ■

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- Archives Un champ dans lequel sont cultivées des pommes de terre, situé près des écoles de Saint-Quentin, est arrosé de produits chimiques.

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