Acadie Nouvelle

Internet: la Cour d’appel suspend temporaire­ment une décision du CRTC

- David Paddon

La Cour d’appel fédérale a suspendu temporaire­ment une décision du CRTC visant à obliger les plus grands fournisseu­rs de services internet du Canada à fournir à leurs concurrent­s de plus petite taille l’accès à leurs réseaux à de nouveaux tarifs de gros moins coûteux.

Six des plus importants fournisseu­rs de services internet au Canada, y compris Bell Canada et Rogers, ont demandé à la cour, le 13 septembre, d’annuler une décision rendue en août par le Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC).

Les compagnies de téléphonie et de câblodistr­ibution ont fait valoir que le CRTC avait outrepassé ses pouvoirs et commis des erreurs en décidant qu’elles avaient surchargé les fournisseu­rs de services internet de petite et moyenne taille au Canada en vertu de tarifs de gros provisoire­s établis en 2016.

Le juge Yves de Montigny a décidé vendredi soir de suspendre temporaire­ment les nouveaux tarifs de gros du CRTC tant que l’affaire sera devant la Cour d’appel fédérale.

Le juge a également souligné que si les grands fournisseu­rs de services internet perdaient leur recours, ils devraient rembourser les surcharges perçues auprès de leurs clients grossistes depuis mars 2016.

Dans un document soumis à la Cour, Bell a estimé que sa part des paiements rétroactif­s ordonnés par le CRTC serait d’environ 100 millions $. Un document distinct au nom de six entreprise­s de câblodistr­ibution estimait que leur part s’élevait à environ 225 millions $.

En acceptant la suspension temporaire de l’ordonnance du CRTC, le juge Montigny écrit que les plus petits fournisseu­rs de services internet ne contestent pas la gravité des problèmes soulevés dans l’appel.

«Je suis également convaincu que la mise en oeuvre de l’ordonnance du CRTC pourrait entraîner une distorsion permanente du marché, à laquelle il pourrait être extrêmemen­t difficile de remédier par la suite», a déclaré le juge Montigny.

Il conclut que «la balance des inconvénie­nts favorise le statu quo» jusqu’à ce que l’appel soit entendu, mais stipule que les grands fournisseu­rs doivent «s’engager» à payer des dommages et intérêts si leurs appels sont rejetés. ■

 ??  ?? - Archives
- Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada