Christian Essiambre vit une «expérience tripante»
Son jeu convaincant dans Les sept branches de rivière Ota a été remarqué
Au retour des premières représentations de la fresque théâtrale, Les sept branches de rivière Ota, de Robert Lepage, le comédien Christian Essiambre a le sentiment de flotter sur un nuage. Les critiques ont été dithyrambiques.
Cette longue fresque multilingue de sept heures qui voyage autant dans le temps que sur la planète, de Hiroshima à New York, a été présentée trois fois en Russie et sept fois à Québec, notamment pour lancer les activités du nouveau théâtre Le Diamant. Le spectacle a fait salle comble et les comédiens ont eu droit à plusieurs rappels, raconte Christian Essiambre. Le quotidien Le Soleil a même titré «...un flot majestueux». Le jeu convaincant du comédien acadien a été remarqué par les journalistes. Christian Essiambre mentionne qu’il essaie de faire abstraction des critiques, même s’il admet que ces commentaires lui font chaud au coeur.
«C’est incroyable! J’ai travaillé fort pendant longtemps pour me rendre là. C’est comme la cerise sur le sundae de beaucoup d’années de travail. J’enjoye la ride, mais j’essaie de pas trop me prendre la tête avec ça. C’est une belle expérience tripante», a déclaré Christian Essiambre qui est de retour en Acadie pour le tournage des Newbies.
Après Moscou et Québec, la troupe s’en ira à Londres en mars pour neuf représentations, puis à Tokyo, dans le cadre des Jeux olympiques, pour trois spectacles.
«J’ai ce rêve d’artiste de voyager avec ma famille pour faire mon métier et là, j’ai la chance de le faire dans des conditions impeccables.»
Tous les comédiens incarnent plusieurs personnages dans cette pièce en plusieurs tableaux qui a comme point de départ Hiroshima. Christian Essiambre joue le rôle d’un soldat texan et photographe. Il a été embauché pour prendre des photos à Hiroshima à la suite du bombardement atomique. Il rencontre une hibakusha (une survivante de la bombe) qui lui demande de la photographier puisque sa belle-mère a caché tous les miroirs et toutes ses photos. S’en suit une aventure amoureuse.
«C’est une histoire que Robert Lepage avait entendue quand il avait été à Hiroshima. La dame en question cachait des cuillères sous son matelas pour regarder son visage. C’était très tabou dans les années 1940 et 1950. Tu ne pouvais pas coucher avec une hibakusha parce qu’on avait peur des radiations nucléaires.»
Dans un autre tableau, on se retrouve, entre autres, à New York plusieurs années plus tard où Christian Essiambre incarne le fils du soldat.
«Tout part de la bombe d’Hiroshima et les sept branches, ce sont sept histoires différentes parce qu’à Hiroshima, il y a la rivière Ota et il s’est inspiré de ça pour faire sept tableaux différents.»
SEPT HEURES?
Certains diront peut-être que sept heures (incluant les entractes) c’est long pour une pièce de théâtre, mais si on en juge les critiques, il s’agit d’un spectacle accessible et captivant. Christian Essiambre compare cette oeuvre à une journée de tournage, à un voyage ou encore à une télésérie qu’on visionne en rafale.
«C’est comme une journée de tournage. Il y a un rythme qui s’installe au début. Robert
Lepage a réussi à créer une ambiance lente au début et tout d’un coup, on arrive à New York. C’est la jungle. On est toujours surpris, ému, c’est drôle. Il joue avec les émotions que seul un génie comme lui peut faire.»
Le comédien a un agenda bien rempli cet automne, avec le tournage de la comédie télévisée acadienne Les Newbies et de la série dramatique québécoise Une autre histoire dans laquelle il joue le rôle d’un propriétaire de restaurant. ■