Pluie de protestations contre la fermeture annoncée du consulat de France
L’Acadie Nouvelle révélait vendredi la fermeture programmée du Consulat général de France dans les provinces atlantiques en 2022. Les réactions indignées n’ont pas tardé.
Plusieurs appels à la mobilisation ont suivi la publication de l’article.
Le conseiller consulaire Yan Chantrel a lancé une pétition qu’il entend remettre au ministre des Affaires étrangères. Cet élu qui représente les Français installés à Montréal, à Moncton et à Halifax, exige le maintien du consulat de France à Moncton.
«Je suis intervenu devant l’Assemblée des Français de l’étranger afin de m’opposer à cette décision unilatérale prise sans aucune consultation des élus consulaires sur place», souligne-t-il.
«Si le gouvernement a donné mandat de fermer ce consulat, nous nous battrons pour l’empêcher.»
En début de soirée vendredi, la pétition comptait près de 400 noms.
La Société Nationale de l’Acadie est montée aux barricades à son tour en publiant une lettre ouverte adressée au gouvernement français et signée par les quatre associations acadiennes membres de l’organisme (lire en page 20).
«Si cela est bel et bien la décision prise par le gouvernement français, nous en sommes indignés», peut-on lire dans le communiqué.
Les signataires rappellent le discours enflammé du président Emmanuel Macron, prononcé l’an dernier lors du Sommet de la Francophonie à Erevan.
«Comment la France pourrait-elle prétendre vouloir être solidaire au fait français en Amérique du Nord et du même coup tourner le dos aux Acadiens et Acadiennes en fermant ce Consulat?»
La SNA estime que la décision risque d’isoler davantage les Français de SaintPierre-et-Miquelon et de compromettre l’immigration française. Elle souligne au passage les réalisations de l’antenne diplomatique de la France en Acadie
«Sa présence est venue confirmer le caractère privilégié des relations entre le peuple acadien et le gouvernement français et a laissé place au développement de plusieurs ententes de coopération entre la France et l’Acadie. Ce même Consulat a également facilité avec la France de nombreuses occasions portant sur le partage d’expertise, sur le développement de liens économiques, sur la mobilité des jeunes, sur le développement d’ententes entre institutions postsecondaires et sur la mobilité et la promotion de nos artistes.Le Consulat a également contribué à la mise en oeuvre d’un programme conjoint de bourses qui vise à encourager les Acadiens et les Acadiennes à parfaire leurs études en France et les jeunes Français et Françaises à parfaire leurs études en Acadie.»
Le maire de Dieppe, la plus grande ville francophone de la province, y est également allé de son commentaire.
«Alors que nous accueillons de plus en plus d’immigrants de la France dans notre région et province, il me semble que c’est impensable», souligne Yvon Lapierre.
«Le Nouveau-Brunswick doit maintenir ces liens, voir même renforcer ces liens. Nos représentants doivent s’activer et intercéder en notre faveur avec les instances françaises.»
Le réalisateur Phil Comeau estime quant à lui qu’une fermeture serait «un affront à la culture française en Acadie». ■