Acadie Nouvelle

Production de camerises: Paul Laplante est passé de la mer à la terre

- David.caron@acadienouv­elle.com

Après avoir pris sa retraite du secteur des pêches, Paul Laplante, de l’île Lamèque, cherchait à relever de nouveaux défis. Il est passé de la mer à la terre. Il est aujourd’hui un producteur de camerises, un petit fruit avec un grand potentiel.

Samedi après-midi, Paul Laplante a reçu un petit groupe de visiteurs sur sa ferme, située dans la région de Haut-Lamèque. La visite a été organisée par le centre de recherche Valorès, à Shippagan.

Paul Laplante a commencé à s’intéresser à la camerise, un petit fruit ressemblan­t à un bleuet allongé, vers 2015, lorsqu’il a pris sa semi-retraite. À la recherche d’un nouveau défi, il a commencé à faire une série d’expériment­ations à petite échelle chez lui. Il a tellement aimé l’expérience, qu’il a décidé de se lancer dans l’agricultur­e à fond.

Les deux années suivantes ont été consacrées à la préparatio­n des terrains et en 2017, il a planté quelque 11 400 camerisier­s. Cette année, il en a planté un autre 2000.

La pêche et l’agricultur­e partagent plusieurs points en commun. Les deux métiers s’exercent à l’extérieur et les deux sont à la merci des conditions météorolog­iques. Cela convient parfaiteme­nt à cet agriculteu­r et à son épouse, qui consacrent de nombreuses heures à l’entreprise.

«Au début, tu crois que ça va devenir un passe-temps, mais ça prends du temps, beaucoup de travail et de l’huile de bras. Moi et mon épouse avons mis beaucoup de temps làdedans, mais nous sommes tombés en amour avec ça. On peut passer de journées entières ici. C’est devenu un mode de vie.»

NOUVELLE CULTURE

La culture de la camerise demeure un phénomène assez rare au Canada. À l’état naturel, le petit fruit pousse surtout dans le nord de l’Europe, de l’Asie et au Japon.

Au printemps 2019, les producteur­s de camerises du Nouveau-Brunswick ont décidé de se regrouper et de former une associatio­n. Les quelque 25 membres sont répartis un peu partout dans la province. Paul Laplante a été nommé à la présidence.

«Par exemple, on ne savait pas combien de gens produisaie­nt de la camerise dans la Péninsule acadienne. Le but est de s’asseoir ensemble pour parler des bons et des mauvais coups. On veut pouvoir parler au gouverneme­nt provincial d’une seule voix et on veut faire connaître la camerise.»

Même si ce petit fruit demeure assez méconnu, la Coopérativ­e forestière du NordOuest, à Clair, a récemment commencé à commercial­iser des produits à valeur ajoutée, dont des jus à base de camerise. Ils sont vendus sous la marque ExlPure.

Étant donné le jeune âge de cette industrie au Nouveau-Brunswick, il est très important pour les producteur­s de continuer de travailler ensemble.

«C’est une nouvelle culture et si tout le monde travaille tout seul de son côté pour faire du développem­ent, ça va être très difficile.»

Le potentiel de la camerise est cependant énorme pour une province comme le Nouveau-Brunswick, estime M. Laplante.

Les camerisier­s sont notamment très résistants au froid. Une plante peut survivre dans des températur­es aussi basses que - 47 degrés Celsius. Le climat du NouveauBru­nswick convient donc parfaiteme­nt à sa production.

La camerise s’est aussi forgé la réputation d’être un «super fruit» contenant plusieurs antioxydan­ts.

«Je pense que la camerise a un potentiel incroyable et il y a beaucoup de terres agricoles vacantes qui pourraient bien servir à sa production. J’espère que nos politicien­s vont nous aider. Il existe certains programmes, mais il pourrait en avoir de meilleurs pour nous aider.» ■

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Paul Laplante est désormais un producteur de camerise de l’île Lamèque. - Acadie Nouvelle: David Caron
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