Production de camerises: Paul Laplante est passé de la mer à la terre
Après avoir pris sa retraite du secteur des pêches, Paul Laplante, de l’île Lamèque, cherchait à relever de nouveaux défis. Il est passé de la mer à la terre. Il est aujourd’hui un producteur de camerises, un petit fruit avec un grand potentiel.
Samedi après-midi, Paul Laplante a reçu un petit groupe de visiteurs sur sa ferme, située dans la région de Haut-Lamèque. La visite a été organisée par le centre de recherche Valorès, à Shippagan.
Paul Laplante a commencé à s’intéresser à la camerise, un petit fruit ressemblant à un bleuet allongé, vers 2015, lorsqu’il a pris sa semi-retraite. À la recherche d’un nouveau défi, il a commencé à faire une série d’expérimentations à petite échelle chez lui. Il a tellement aimé l’expérience, qu’il a décidé de se lancer dans l’agriculture à fond.
Les deux années suivantes ont été consacrées à la préparation des terrains et en 2017, il a planté quelque 11 400 camerisiers. Cette année, il en a planté un autre 2000.
La pêche et l’agriculture partagent plusieurs points en commun. Les deux métiers s’exercent à l’extérieur et les deux sont à la merci des conditions météorologiques. Cela convient parfaitement à cet agriculteur et à son épouse, qui consacrent de nombreuses heures à l’entreprise.
«Au début, tu crois que ça va devenir un passe-temps, mais ça prends du temps, beaucoup de travail et de l’huile de bras. Moi et mon épouse avons mis beaucoup de temps làdedans, mais nous sommes tombés en amour avec ça. On peut passer de journées entières ici. C’est devenu un mode de vie.»
NOUVELLE CULTURE
La culture de la camerise demeure un phénomène assez rare au Canada. À l’état naturel, le petit fruit pousse surtout dans le nord de l’Europe, de l’Asie et au Japon.
Au printemps 2019, les producteurs de camerises du Nouveau-Brunswick ont décidé de se regrouper et de former une association. Les quelque 25 membres sont répartis un peu partout dans la province. Paul Laplante a été nommé à la présidence.
«Par exemple, on ne savait pas combien de gens produisaient de la camerise dans la Péninsule acadienne. Le but est de s’asseoir ensemble pour parler des bons et des mauvais coups. On veut pouvoir parler au gouvernement provincial d’une seule voix et on veut faire connaître la camerise.»
Même si ce petit fruit demeure assez méconnu, la Coopérative forestière du NordOuest, à Clair, a récemment commencé à commercialiser des produits à valeur ajoutée, dont des jus à base de camerise. Ils sont vendus sous la marque ExlPure.
Étant donné le jeune âge de cette industrie au Nouveau-Brunswick, il est très important pour les producteurs de continuer de travailler ensemble.
«C’est une nouvelle culture et si tout le monde travaille tout seul de son côté pour faire du développement, ça va être très difficile.»
Le potentiel de la camerise est cependant énorme pour une province comme le Nouveau-Brunswick, estime M. Laplante.
Les camerisiers sont notamment très résistants au froid. Une plante peut survivre dans des températures aussi basses que - 47 degrés Celsius. Le climat du NouveauBrunswick convient donc parfaitement à sa production.
La camerise s’est aussi forgé la réputation d’être un «super fruit» contenant plusieurs antioxydants.
«Je pense que la camerise a un potentiel incroyable et il y a beaucoup de terres agricoles vacantes qui pourraient bien servir à sa production. J’espère que nos politiciens vont nous aider. Il existe certains programmes, mais il pourrait en avoir de meilleurs pour nous aider.» ■