Acadie Nouvelle

À L’INTÉRIEUR DE L’ÉCOLE PRIVÉE DE DIEPPE

- Simon.delattre@acadienouv­elle.com

Le rêve de Kevin et Vanessa Mazerolle prend vie. Le couple d’enseignant­s accueille ses élèves dans la première école privée francophon­e à voir le jour en Atlantique.

L’Institut Apprenti-sage a désormais pignon sur rue dans des locaux tout neufs sur la rue Champlain, à Dieppe. Neuf élèves âgés de 6 à 14 ans y ont leur rentrée en septembre. Certains viennent du Grand Moncton, d’autres de Shediac, de Cap-Pelé ou de SainteMari­e-de-Kent.

Kevin Mazerolle, propriétai­re de l’entreprise de soutien scolaire Maz Tutorat, y travaillai­t depuis juin 2018. Avec un ratio élèves professeur­s plus bas et plus d’encadremen­t, il espère pouvoir donner mieux accompagne­r les jeunes éprouvants certains troubles d’apprentiss­age.

«Ce sont des cas de dysorthogr­aphie, dyslexie, dyscalculi­e, trouble du langage, TDAH… Notre programme de tutorat était de plus en plus en demande par les parents parce que le système public ne pouvait pas répondre aux besoins de leurs enfants. Les enseignant­s ne reçoivent pas suffisamme­nt de soutien en salle de classe, ils n’ont pas toujours le temps de faire du suivi individuel et de l’accompagne­ment avec une classe de 28 élèves.»

Ici, pas de pupitres ni de tableaux noirs. Les enfants travaillen­t le plus souvent sur tablette électroniq­ue dans un espace ouvert, assis autour d’une table ou installés dans un fauteuil.

L’enseigneme­nt est inspiré du modèle finlandais: les élèves ne sont pas soumis à des évaluation­s ou des notes, et ont droit à trois longues périodes de récréation.

«Nous croyons à l’apprentiss­age par découverte et par projet, décrit Kevin Mazerolle. Nos seuls cours, ce sont les mathématiq­ues et le français. Tous les autres enseigneme­nts (sciences, sciences humaines, formation personnell­e et sociale, anglais, histoire...) se font sous forme d’ateliers.»

Les deux enseignant­s privilégie­nt le travail individual­isé plutôt qu’en groupe.

«L’élève reçoit l’enseigneme­nt au niveau où il est rendu. On avance à leur rythme», souligne Vanessa Mazerolle.

«On travaille avec leurs forces et leurs défis, ça aide l’aide au niveau de sa confiance de son estime de soi. Les parents nous disent que le niveau d’anxiété a diminué, que ce n’est plus un stress de l’amener à l’école, qu’il n’y plus de drame à la maison.»

L’Institut Apprenti-sage ne compte pas de gymnase ni d’installati­ons extérieurs. Pour les activités sportives ou en plein air, les enseignant­s se déplacent avec leur groupe au Kay Arena de Moncton ou dans les parcs.

Les frais d’inscriptio­n sont situés entre 8000$ et 8500$ par enfant. L’école accorde toutefois un rabais aux familles ayant un revenu inférieur à 50 000$ et des bourses aux parents qui s’investisse­nt dans les collectes de fonds.

Contrairem­ent à d’autres provinces comme l’Ontario ou la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick n’offre aucune subvention aux écoles privées.

La survie d’établissem­ents scolaires privés est donc difficile à garantir. En mars, l’école anglophone Riverbend à Moncton avait annoncé qu’elle mettrait fin à ses activités en septembre, faute de financemen­t suffisant. Une mobilisati­on des parents a finalement permis à l’établissem­ent d’éviter une fermeture.

Kevin Mazerolle a, en tout cas, déjà des idées plein la tête pour l’an prochain. Il envisage de créer un nouveau troisième groupe d’âge au sein de l’école, mais aussi de développer des services de tutorat dans d’autres parties de la province.

«Nous sommes en train de prendre le pouls dans différente­s régions, il y a plusieurs parents de Fredericto­n qui ne trouvent pas services de tutorat, dans la Péninsule acadienne aussi beaucoup de gens nous ont approchés pour nous demander d’ouvrir une école.»

L’enseigneme­nt sait que la première année sera décisive.

«Il s’agit de faire ses preuves, explique-t-il. Il y avait une centaine de familles intéressée­s par le projet, la plupart des parents nous disaient ‘‘On va attendre à la deuxième année’’. Tant que tu n’as pas eu les retours des parents dont les enfants ont reçu le service, ça prend du temps pour avancer.» ■

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Kevin et Vanessa Mazerolle (que l’on peut voir à la une) expériment­ent de nouvelles approches éducatives. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
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La salle de classe ne comporte aucun pupitre. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
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Simon Delattre @Simon2Dela­ttre

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