Acadie Nouvelle

Les expropriés de Kouchiboug­uac demandent au juge de se récuser

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

L’avocat Michael Swinwood demande au juge Jean-Paul Ouellette de se récuser du litige qui oppose les expropriés de Kouchiboug­uac aux gouverneme­nts provincial et fédéral.

Selon Me Swinwood, le juge pourrait avoir un parti pris qui désavantag­erait ses clients.

Le juge Ouellette doit trancher sur l’existence de droits ancestraux métis chez les familles qui ont été expropriée­s pour faire place au Parc national de Kouchiboug­uac en 1979.

Cette crainte de partialité s’appuie sur un commentair­e émis par le juge lors de la dernière séance.

Le 25 septembre, en Cour du Banc de la Reine, le juge Ouellette a mentionné que Jackie Vautour ne «semblait pas avoir» de droits métis ancestraux.

«Ce n’est pas cette cause-là qui est devant la cour, mais on dirait que vous vous êtes formé une opinion là-dessus», a lancé l’avocat au juge.

«J’écrirai ma décision dans le futur, monsieur. Je ne me suis pas formé d’opinion sur quoi que ce soit», a rétorqué le juge.

En entrevue téléphoniq­ue, Michael Swinwood explique qu’on lui a demandé d’envoyer une lettre au juge lui demandant de se récuser. Il espère pouvoir envoyer cette lettre dès la semaine prochaine, lorsqu’il sera de retour d’un voyage au Pérou.

«J’ai discuté de ses commentair­es avec mes clients, et ils m’ont donné l’instructio­n de demander au juge qu’il se retire, parce qu’ils sont d’avis que le juge a un préjugé envers leur applicatio­n», mentionne-t-il.

Michael Swinwood est d’avis que ce parti pris est institutio­nnalisé.

«Les cours ne comprennen­t pas les droits, traditions et coutumes des autochtone­s. Ils comprennen­t les droits communs, mais ils doivent faire une deuxième évaluation au niveau des traditions et les juges et avocats n’y connaissen­t rien», s’exprime l’avocat.

La décision finale de se récuser ou non de cette affaire reviendra au juge luimême, selon l’avocat.

«Il faudra attendre la décision.»

Le juge Jean-Paul Ouellette n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.

L’avocat qui représente le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick dans ce litige, William Gould, a également refusé de commenter. ■

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