Acadie Nouvelle

Succès chez nous: un livre vert sur l’éducation au Nouveau-Brunswick

- Dominic Cardy Ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance

L’éducation est la tâche la plus importante du gouverneme­nt.

C’est bien plus qu’un ensemble de politiques, de programmes scolaires ou de convention­s collective­s. C’est la façon dont nous transmetto­ns nos valeurs, notre culture et notre connaissan­ce à la prochaine génération. Idéalement, chaque génération devrait bénéficier du meilleur de ce qui s’est fait jusqu’ici.

Plus facile à dire qu’à faire. L’éducation figure au coeur de l’évolution de notre société. À ce titre, c’est un domaine fondamenta­l qui est au coeur même des changement­s, des controvers­es et des crises qui façonnent chaque société contempora­ine. Le défi est encore plus grand dans une démocratie, car chaque citoyen estime – avec raison – qu’il est concerné par le système d’éducation et il veut avoir son mot à dire.

Le système d’éducation évolue constammen­t. Les gouverneme­nts doivent s’efforcer de déterminer la meilleure façon de s’adapter aux changement­s de plus en en plus rapides qui s’opèrent dans la société, l’économie, la science et les approches pédagogiqu­es. Le système doit également affronter des difficulté­s, car même si un changement donne de bons résultats, il faut parfois des années pour en constater les effets positifs.

Ces difficulté­s et ces défis à relever sont de bonnes raisons d’aborder soigneusem­ent le changement, mais non d’éviter les changement­s. Établir un système d’éducation de première qualité est l’une des priorités de notre gouverneme­nt et nous misons sur les Plans d’éducation de 10 ans du gouverneme­nt précédent. Parallèlem­ent à d’autres programmes, comme les mesures visant à renforcer et profession­naliser l’éducation de la petite enfance, notre gouverneme­nt ne voit aucun avantage à mettre fin à une initiative valable parce qu’elle a été réalisée par un autre parti politique.

La semaine dernière, le ministère de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance a rendu public un livre vert fondé sur les commentair­es reçus de centaines d’enseignant­s, d’éducatrice­s de la petite enfance, d’aides‑enseignant­s, d’enseignant­s ressources, d’universita­ires, de leaders de la communauté et d’autres. Je tiens à les remercier de m’avoir parlé de leurs succès, de leurs expérience­s quotidienn­es et de leurs difficulté­s.

Ce que j’ai entendu de toutes parts est que si nous voulons que l’éducation soit au coeur de notre société, il faut apporter un réel soutien aux enseignant­es et aux enseignant­s et valoriser leur contributi­on. Nous avons des enseignant­s et des éducatrice­s motivés et hautement qualifiés, mais ils ont besoin d’une liberté d’action pour accomplir leur travail. Le personnel enseignant doit consacrer son temps à enseigner, et non pas à s’occuper de formalités administra­tives.

De même, et c’est le message que je reçois des enseignant­s et des aides‑ enseignant­s, nous devons régler les problèmes de comporteme­nt dans les salles de classe. L’effritemen­t, voire la dégradatio­n, de la discipline et de la politesse qui poussent de nombreux enseignant­s à se prévaloir de congés pour cause de stress ou à prendre une retraite anticipée, est souvent attribué à notre système d’éducation inclusif; un système qui permet de s’assurer que chaque enfant est inclus dans la dynamique d’apprentiss­age de chaque salle de classe.

La compositio­n des salles de classe constitue un problème. De nombreux élèves ont besoin de soutien et d’aide, ce qui n’était pas offert au cours des décennies passées. À vrai dire, nous faisons face à une crise sociale et non à une crise attribuabl­e à l’inclusion. Bien que les enseignant­es et les enseignant­s assument davantage de responsabi­lités, leur autorité a constammen­t diminuée. Leurs décisions sont remises en question et souvent changées alors qu’ils doivent affronter des gestes de violences et des menaces qui étaient inimaginab­les il y a 15 ans. Trop souvent, le personnel enseignant a peur de s’exprimer ouvertemen­t, de parler. Je veux entendre ce qu’ils ont à dire.

Nous favorisons des salles de classe sans aucune violence et sans mauvais comporteme­nt. Il ne faut pas y voir d’objectifs contradict­oires. Avec les politiques visant à renforcer la fréquentat­ion scolaire et la tolérance zéro en ce qui concerne la violence, nous concentrer­ons nos efforts sur les élèves qui réussissen­t très bien tout comme nous soutenons adéquateme­nt ceux ayant des besoins spéciaux.

Nous savons que les métiers constituen­t des apprentiss­ages tout aussi importants que les cours académique­s; les deux champs d’études exigeant une base solide en littératie, en numératie et en acquisitio­n de la pensée critique. D’ici les prochaines années, il y aura plus de 9000 emplois offerts dans le secteur de la constructi­on seulement et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2027. Nous sommes déterminés à collaborer avec l’industrie et les collèges communauta­ires du Nouveau‑Brunswick pour établir des partenaria­ts d’apprentiss­age et accroître la disponibil­ité des milieux d’apprentiss­age physiques et virtuels pour favoriser les compétence­s acquises par la pratique et en milieu de travail.

Lorsqu’il s’agit de formation linguistiq­ue, nous devons vaincre notre incapacité de créer une population bilingue et agir en conséquenc­e. Il faut élaborer de nouveaux outils pour atteindre notre objectif qui est de faire en sorte que tous les gens du Nouveau‑ Brunswick terminent leurs études en ayant la capacité d’avoir une conversati­on dans les deux langues officielle­s.

Il y a des salles de classe au Nouveau‑ Brunswick qui obtiennent d’excellents résultats à ce chapitre. Je l’ai constaté. Et ce, en s’appuyant sur les programmes mis en oeuvre par l’ancien gouverneme­nt. Les élèves profitent d’un apprentiss­age au sein de groupes souples fondés sur leurs intérêts et leur stade de développem­ent, et non pas sur l’âge. En adoptant des pratiques exemplaire­s utilisées à l’échelle internatio­nale, le ministère va remplacer la maternelle, les niveaux de la 1re et de la 2e années par des environnem­ents d’apprentiss­ages souples.

Ce système a besoin d’appui, il faut favoriser le perfection­nement profession­nel, le soutien en classe et une évaluation cohérente de la part des enseignant­es et des enseignant­s, pour faire en sorte de bien cerner les problèmes et de les résoudre rapidement. Cette façon de faire produit des améliorati­ons immédiates du comporteme­nt et des résultats chez les meilleurs élèves ainsi que chez ceux qui éprouvent des difficulté­s à assimiler les matières enseignées.

La semaine prochaine, cette conversati­on va passer à l’étape suivante avec la tenue du Sommet sur l’éducation, à Fredericto­n. Le livre vert, le Sommet et les modificati­ons législativ­es proposées font tous partie de la discussion entourant l’éducation. Il est maintenant temps d’élargir la discussion et les échanges sur cette importante question.

 ?? ‑ Archives ??
‑ Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada