Les chefs fédéraux condamnent les menaces contre Justin Trudeau
Les chefs fédéraux ont condamné les menaces qui ont contraint le libéral Justin Trudeau à revêtir samedi soir un gilet pare-balles lors d’un rassemblement de son parti.
M. Trudeau s’est montré avare de commentaires, même s’il a déploré la «polarisation» alimentée par divers partis au cours de cette campagne électorale - une pointe à peine voilée contre les conservateurs et leurs publicités négatives qui prétendent que les libéraux comptent légaliser les drogues dures.
Le chef libéral n’a pas précisé la nature de la menace qui a entraîné le resserrement de sa sécurité personnelle, samedi soir, lorsqu’il a prononcé un discours avec 90 minutes de retard, devant 2000 partisans réunis à Mississauga.
«Ma priorité première était évidemment pour la sécurité de ma famille et des gens dans la salle. Ça ne va pas changer du tout la façon que je vais faire campagne dans la prochaine semaine», a-t-il martelé.
Le chef conservateur Andrew Scheer - qui s’est accordé une pause, dimanche - et le chef néo-démocrate Jagmeet Singh ont aussi tous deux remercié les agents de la GRC qui les protégeaient.
«Très bouleversant d’apprendre que Justin Trudeau a dû porter un gilet pare-balles ce soir lors d’un événement. Des menaces de violences envers des leaders politiques n’ont pas leur place dans notre démocratie. Merci à la GRC de prendre ces menaces au sérieux et de nous protéger», a écrit M. Scheer sur Twitter.
Jagmeet Singh a déploré que son adversaire libéral ait été la cible d’une menace.
«On peut avoir des désaccords, mais c’est tellement important que chaque chef soit en sécurité, que tout le monde puisse exprimer son opinion sans avoir peur», a-t-il déclaré.
Le chef néo-démocrate dit ne pas craindre pour sa propre sécurité. Son équipe ne lui a signalé aucune menace «spécifique» qui le viserait.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a dénoncé
«Quand un parti doit essayer de mentir auprès des Canadiens pour se faire élire plutôt que de leur partager leur vraie vision pour les gens, le choix des Canadiens est encore plus clair», a déclaré M. Trudeau en point de presse à York, en Ontario.
toute menace de violence. Selon lui, tout recours à des menaces ou à de la violence est injustifiable au Québec et au Canada.
«Je demande aux électeurs, aux gens qui vivent sur le territoire, de respecter le fait que nous sommes des gens pacifiques et que c’est par la démocratie qu’on règle les enjeux qui nous concernent», a-t-il fait valoir.
M. Blanchet a avancé que tous les chefs de parti ont sans doute déjà été la cible de telles menaces, mais dans son cas, aucune n’a justifié des mesures de sécurité renforcées.
PAS DE COALITION POUR BLANCHET
De passage en Mauricie, M. Blanchet a réitéré que le Bloc ne joindra pas ses forces avec d’autres formations politiques en cas de l’élection d’un gouvernement minoritaire. Le soutien des élus bloquistes sera accordé à la pièce. «Le seul critère qui présidera aux choix du Bloc Québécois sera que chacun des projets, chacune des motions, chacune des propositions, chacun des crédits, chacun des budgets servent le Québec», a rappelé M. Blanchet qui dit souhaiter l’élection d’un gouvernement minoritaire.
«Ça m’amuse un peu de sentir certaines angoisses. Si quelqu’un n’a pas l’intention de faire de quoi de mauvais pour le Québec, il n’a rien à craindre du Bloc québécois», a-t-il ajouté.
De son côté, Jagmeet Singh a cherché à dissuader les électeurs de voter de manière stratégique afin de contrer Justin Trudeau qui a commencé à seriner le message qu’un vote pour le NPD faciliterait la venue au pouvoir des conservateurs.
Après avoir voté par anticipation avec son épouse à Burnaby, en Colombie-Britannique, M. Singh a dénoncé l’attitude des deux principaux partis, qui tiennent selon lui les électeurs pour acquis.
«Ce que je veux faire, c’est montrer qu’il y a un choix dans cette élection. Je sais qu’il y a des partis comme les libéraux qui vont dire que vous devez voter libéral à cause d’une peur des conservateurs. Je rejette cette idée», a-t-il soutenu en français. ■