Acadie Nouvelle

Le Dr Louis Thériault veut combattre les préjugés sur la santé mentale

- Lili.mercure@acadienouv­elle.com

La dépression est la deuxième cause d’invalidité dans le monde, d’après l’Organisati­on mondiale de la santé. Les troubles de santé mentale demeurent toutefois sous-financée par l’État, selon le Dr Thériault, directeur du Départemen­t de psychiatri­e du CHU Dr-Georges-L.-Dumont.

Louis Thériault est directeur du Départemen­t de psychiatri­e du Centre hospitalie­r à Moncton et professeur d’enseigneme­nt clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke. Une fois par semaine, il offre ses services au Centre Shepody de Dorchester qui traite les détenus aux prises avec des troubles psychiques.

M. Thériault a récemment reçu le Prix du Mentor de l’année du Collège Royal des médecins et des chirurgien­s du Canada. C’est avec une grande dose de modestie qu’il a accepté cette récompense.

«Cette reconnaiss­ance a un rayonnemen­t pour tout le départemen­t de psychiatri­e qu’on a construit», annonce-t-il d’emblée.

La profession a fait des avancées importante­s au cours des dernières années.

Autrefois appelé le «docteur des fous», la conception du rôle du psychiatre s’est améliorée. La plupart des gens acceptent plus facilement de consulter un psychiatre.

Ce prix met d’ailleurs en lumière tous les efforts déployés pour donner du poids aux problémati­ques de santé mentale. Elles sont assez prévalente­s dans la société, selon Dr Thériault.

«Si on marche dans la rue, à toutes les cinq maisons, il y a une personne qui a un problème de santé mentale», dit-il.

Le psychiatre est entré en fonction au CHU Dr-Georges-L.-Dumont en 1993. À l’époque, ils n’étaient que trois psychiatre­s, incluant lui-même. Un nombre nettement insuffisan­t pour combler les besoins de la région.

Fondé par des psychiatre­s français, le départemen­t ne comprenait aucun Canadien avant l’arrivée de Dr Thériault.

Il est d’ailleurs le premier psychiatre acadien à revenir pratiquer dans sa province natale après avoir été certifié du Collège Royal.

Aujourd’hui, le départemen­t est composé de treize psychiatre­s, un amalgame entre des Acadiens et des Québécois, d’hommes et de femmes.

LA SANTÉ MENTALE, TOUJOURS AUSSI MÉCOMPRISE

Le départemen­t de psychiatri­e du CHU Dumont est mieux équipé qu’auparavant. En revanche, la santé mentale n’est pas une priorité du budget du ministère de la Santé, selon le psychiatre.

«C’est tellement prévalent. Il faut qu’on en parle, il faut que ce soit financé. Parce que si c’est sous-financé, on envoie le message aux patients que c’est sous important.»

La fierté d’avoir reçu le Prix du Mentor de l’année du Collège des médecins est d’autant plus grande, car pour lui il s’agit d’un signe que la santé mentale est davantage prise au sérieux.

Le travail n’est toutefois pas encore terminé.

«On a toutes les campagnes de collecte de fonds pour le cancer, mais si on a un patient qui est déprimé et qui ne peut plus travailler, les gens vont dire “grouille-toi et va travailler, arrête de te lamenter”.» ■

 ??  ?? Dr Louis Thériault, directeur du Départemen­t de psychiatri­e du Centre hospitalie­r à Moncton et récipienda­ire du Prix du Mentor de l’année en l’Atlantique du Collège royal des médecins et des chirurgien­s. - Acadie Nouvelle: Lili Mercure
Dr Louis Thériault, directeur du Départemen­t de psychiatri­e du Centre hospitalie­r à Moncton et récipienda­ire du Prix du Mentor de l’année en l’Atlantique du Collège royal des médecins et des chirurgien­s. - Acadie Nouvelle: Lili Mercure
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada