Le FMI abaisse encore ses perspectives pour l’économie mondiale
Le Fonds monétaire international (FMI) abaisse encore ses perspectives pour l’économie mondiale, prévoyant que la croissance cette année sera la plus faible depuis la crise financière de 2008, principalement en raison de l’élargissement des conflits mondiaux.
La dernière édition des Perspectives économiques mondiales du FMI prévoit un léger rebond en 2020, mais met en garde contre des périls allant de tensions politiques accrues au Moyen-Orient à la menace que les ÉtatsUnis et la Chine ne parviennent pas à empêcher l’escalade de leur guerre commerciale.
Le FMI prévoit une croissance de 1,5% de l’économie canadienne en 2019 et de 1,8% en 2020, soit un léger recul par rapport à l’amélioration de 1,9% tout d’abord prévue pour 2020.
Les prévisions mises à jour publiées mardi ont été préparées pour les réunions d’automne de cette semaine du FMI, qui compte 189 pays, et de son organisme de crédit partenaire, la Banque mondiale. Ces réunions et la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux des 20 plus grandes économies du monde devraient être dominées par les efforts visant à désamorcer les guerres commerciales.
La nouvelle prévision prévoit une croissance mondiale de 3% cette année, en baisse de 0,2 point par rapport à la prévision précédente de juillet et nettement inférieure à la croissance de 3,6% de 2018. Pour les États-Unis cette année, le FMI prévoit une légère hausse de 2,4%, comparativement à 2,9% en 2018.
L’année prochaine, le FMI prévoit un rebond de l’économie mondiale à 3,4%, mais un nouveau ralentissement aux États-Unis, à 2,1%, bien en deçà de la croissance de 3% anticipée par l’administration Trump.
Les économistes du FMI ont averti que même les gains modestes prévus pourraient ne pas se concrétiser.
Selon les prévisions du FMI, près de la moitié de l’augmentation de la croissance attendue l’année prochaine résulterait de la reprise dans des pays où l’économie a fortement ralenti cette année, comme au Mexique, en Inde, en Russie et en Arabie Saoudite.
Selon le FMI, le ralentissement de cette année a été causé en grande partie par des différends commerciaux, qui ont entraîné une augmentation des droits de douane sur de nombreux produits. La croissance des échanges au premier semestre de cette année a ralenti pour s’établir à 1%, soit le rythme annuel le plus faible depuis 2012.
Les économistes du FMI s’inquiètent du fait que le ralentissement de cette année se soit produit alors même que la Réserve fédérale et d’autres banques centrales abaissaient les taux d’intérêt et déployaient d’autres moyens pour soutenir les économies.
Le FMI estime que la croissance mondiale aurait été inférieure d’environ un demi-point de pourcentage cette année et en 2020 sans les efforts des banques centrales pour réduire les taux d’emprunt.
Le FMI prévoit que la croissance dans les 19 pays de la zone euro ralentira pour s’établir à 1,2% cette année, après un gain de 1,9% en 2018. Il prévoit que le rythme ne se rétablira que légèrement pour atteindre 1,4% l’an prochain. La croissance en Allemagne, la plus grande économie d’Europe, devrait être de 0,5% cette année avant de passer à 1,2% l’année prochaine.
La croissance de la Chine devrait tomber à 6,1% cette année et à 5,8% l’année prochaine. Ces taux seraient les plus bas depuis 1990, année où la Chine a été frappée de sanctions à la suite de la répression brutale des manifestants pro-démocratie sur la place Tiananmen à Pékin.
Pour le Japon, le FMI prévoit une croissance de seulement 0,5% l’année prochaine. Il prévoit une expansion de 1,9% en Russie, contre 1,1% cette année. Et le Mexique devrait connaître une croissance de 1,3% l’année prochaine, ce qui est bien supérieur au gain terne de 0,4% prévu cette année. ■