Des économistes dénoncent le projet d’usine de gaz naturel GNL Québec
Une quarantaine d’économistes québécois critiquent le projet de gazoduc de 750 kilomètres et d’usine de liquéfaction de gaz naturel que GNL Québec prévoit aménager à Saguenay et expriment de sérieux doutes sur les promesses de retombées économiques de ce projet.
Dans leur lettre publiée par plusieurs médias d’information, mardi, les signataires affirment que le gaz transporté par ce pipeline pourrait bien remplacer du gaz conventionnel plus propre ou de l’électricité de source renouvelable, et ainsi augmenter les émissions globales de gaz à effet de serre (GES).
À leur avis, il n’est pas crédible de soutenir que le gaz remplacera des énergies plus polluantes comme le charbon, en Europe et en Chine. D’autre part, les auteurs de la lettre affirment que les quelque 6000 emplois directs et indirects qui seraient créés pendant la phase de construction du projet et les 1100 autres une fois que l’usine de liquéfaction serait en activité risquent en fait d’aggraver la pénurie de main-d’oeuvre dans la région.
Les économistes rappellent que le mois dernier, la Commission de la construction du Québec a estimé que plus de la moitié des 25 métiers de la construction étaient en état de pénurie au Saguenay-Lac-Saint-Jean, que Rio Tinto avait été contrainte d’interrompre la production en raison de la pénurie et que Résolu devrait remplacer au cours des prochaines années environ 800 employés qui approchent de la retraite. Les auteurs de la lettre prédisent que les emplois promis dans la région par GNL Québec seraient surtout comblés par des employés venant de l’extérieur de la région ou par des employés qui quitteraient leur emploi actuel pour travailler à la construction du complexe gazier, aggravant la situation de pénurie. Les économistes invitent les gouvernements à soutenir des industries d’avenir comme celles de l’aluminium à anodes inertes, qui n’émet pas de GES, ou encore de la biomasse forestière.