Acadie Nouvelle

Vous avez dit «info-com»?

- Michel Couthures Moncton

Je suis toujours perplexe lorsque j’entends un étudiant dire: «Je suis en infocom.»

De quoi parle-t-on au juste? L’informatio­n est une donnée précieuse. Détenir la bonne informatio­n est en toutes choses un avantage certain. Cela nous permet de faire, au niveau individuel ou collectif, le bon choix, celui qui nous convient le mieux et que l’on peut exercer librement. À l’âge des études, on dit souvent à juste titre à nos jeunes que l’éducation est un bien précieux pour leur épanouisse­ment et pour leur meilleur futur. Il est bon de comprendre que ce processus se poursuit tout au long de la vie et que l’accès à la bonne informatio­n en est la continuati­on rendu à l’âge adulte. Une informatio­n analysée, recoupée, confrontée. À cet égard, on doit souligner le rôle essentiel que joue dans ce domaine le journalism­e, un journalism­e indépendan­t et sérieux. Il me semble que c’est de manière bien légère que l’on a imaginé récemment que le déferlemen­t de propos de toute sorte véhiculés notamment par les réseaux sociaux, souvent légers et inconséque­nts, parfois mal intentionn­és (les «infox», laissons aux voisins du sud leur jargon de «fakenews»), sonnait la fin du journalism­e. On peut au contraire prédire que ce déferlemen­t anarchique ne tardera pas à ramener bien vite à la recherche de l’informatio­n, la vraie.

Dans tout ceci qu’en est-il de la communicat­ion? Un communicat­eur a pour rôle de «vendre» un projet, une idée, un produit. Pour ce faire, il va développer tout ce qui va dans le sens du but qu’il recherche, l’amplifier, voire l’exagérer, et passer sous silence et si nécessaire nier tout ce qui peut le desservir. Cela n’a rien à voir avec l’informatio­n, c’en est même l’exact contraire.

J’imagine bien que dans le cursus universita­ire les enseignant­s prennent soin de clarifier les choses et effectuer les distinctio­ns qui s’imposent. Il n’en reste pas moins que, dans l’esprit du public, l’intitulé d’«info-com» en lui-même prête à des amalgames inappropri­és, bien souvent exploités par les «vendeurs» de tout poil et, qu’en ce sens, il est dommageabl­e.

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