GM et son syndicat concluent une entente qui pourrait mettre fin à la grève
Les négociateurs de General Motors et du syndicat des travailleurs unis de l’automobile (UAW) ont conclu mercredi un accord de principe qui pourrait mettre fin à une grève d’un mois qui a paralysé les usines de la société aux États-Unis.
L’accord qui, selon le syndicat, offre des «gains majeurs» aux travailleurs a été conclu après des mois de négociations, mais il ne mettra pas immédiatement fin à la grève de plus de 49 000 travailleurs horaires. Ceux-ci resteront probablement sur les lignes de piquetage pendant au moins deux jours de plus, le temps que deux comités syndicaux se prononcent sur l’accord, après quoi les membres devront l’approuver.
Les détails du contrat provisoire de quatre ans n’ont pas été dévoilés, mais ils incluront probablement des augmentations de salaire, des paiements forfaitaires aux travailleurs et des exigences imposant à GM de construire de nouveaux véhicules dans des usines américaines. Dès le début, GM a proposé de nouveaux produits pour les installations de Detroit et de Lordstown, dans l’Ohio, deux des quatre villes américaines où elle prévoyait fermer des usines.
La société a proposé de construire une nouvelle camionnette électrique pour sauver l’usine de Detroit-Hamtramck et de construire une usine de batteries de véhicules électriques à Lordstown ou dans les environs, là où GM ferme une usine d’assemblage. L’usine de batteries emploierait beaucoup moins de travailleurs et paierait de plus faibles salaires que l’usine d’assemblage.
Cet accord servira désormais de modèle aux discussions avec les concurrents de GM, Ford et Fiat Chrysler. Normalement, les principales dispositions sont appliquées aux deux autres constructeurs automobiles et couvrent environ 140 000 travailleurs de l’industrie à travers le pays.
L’accord a coûté des milliers de dollars aux travailleurs et les analystes estiment que GM a perdu environ 2 milliards $ US à cause de la grève d’un mois. On ne sait pas si GM sera en mesure de compenser une partie de la production perdue en augmentant la vitesse de la chaîne d’assemblage ou en payant des heures supplémentaires aux travailleurs. De nombreux concessionnaires GM ont indiqué avoir encore de solides stocks de véhicules, malgré la grève.
Si tous les comités approuvent l’accord, il faudra probablement plusieurs jours à GM pour que ses usines redémarrent.
Les négociations entre GM et le syndicat surviennent alors que l’industrie automobile américaine est confrontée à une certaine incertitude. Soutenues par la plus longue expansion économique de l’histoire américaine, les ventes d’automobiles semblent avoir atteint un sommet et vont maintenant dans la direction opposée. GM et d’autres constructeurs ont également du mal à passer aux véhicules électriques et autonomes.
Les négociateurs syndicaux ont recommandé l’entente de principe au conseil exécutif international d’UAW, qui votera à son tour sur l’accord. Les dirigeants syndicaux des usines du pays se rendront à Detroit pour un vote jeudi. Les premiers travailleurs pourraient rentrer au boulot par la suite.
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