LA VEUVE DE MICHEL VIENNEAU RACONTE SES DERNIERS MOMENTS
Annick Basque raconte les événements qui ont mené à la mort de son conjoint Michel Vienneau
Le deuxième jour de l’audience d’arbitrage dans l’affaire Michel Vienneau a débuté avec le témoignage de sa conjointe, Annick Basque. Cette dernière s’est replongée dans les souvenirs du 12 janvier, 2015, le jour où M. Vienneau s’est fait tuer par balle à la gare de Bathurst.
Mme Basque se souvient d’être arrivée à la gare, vers 11h, après un séjour à Montréal avec son conjoint.
Elle raconte qu’à son arrivée, elle avait aperçu deux hommes se «chicaner» dans la voiture stationnée à côté de la leur. Pendant que son conjoint déglaçait le pare-brise enneigé, elle s’était donc assise dans le siège passager.
«Je me suis dit que j’allais les laisser se chicaner», a-t-elle expliqué devant l’arbitre.
La journée s’annonçait normale. Le couple envisageait de visiter de la famille avant de récupérer à l’école les enfants de Mme Basque.
Les choses se sont compliquées lorsque la femme de Tracadie a aperçu un homme sortir, une arme à la main, d’une voiture maintenant située derrière celle du couple.
«J’ai vu qu’il avait un fusil et je me suis dit: ils sont fous», a lancé Mme Basque.
La témoin raconte qu’elle a vu le conducteur de la voiture frapper furieusement son volant et que par la suite, pour tenter de la protéger, son conjoint l’a projeté en dessous du coffre à gants.
Pris de panique, M. Vienneau aurait appuyé sur l’accélérateur pour s’échapper, heurtant le policier Patrick Bulger.
Le constable Mathieu Boudreau a alors tiré à plusieurs reprises sur l’homme d’affaires.
«D’après moi, c’était des terroristes qui tiraient dans la foule», a partagé la conjointe du défunt.
Après la fusillade, M. Vienneau aurait demandé à son épouse si elle était «OK». Elle aurait répondu: «Oui, je pense»... les derniers mots que le couple a échangés.
LES AVOCATS DE LA DÉFENSE SONT DE RETOUR!
Après avoir été congédiés par leurs clients, mercredi, les avocats de M. Boudreau et M. Bulger ont fait un retour en force, jeudi.
Me TJ Burke a expliqué que, à la suite d’une réunion avec leur syndicat et leur famille, mercredi soir, les deux policiers ont trouvé moyen de réengager leurs représentants.
«Je pratique le droit depuis presque vingt ans et une telle situation ne s’était encore jamais présentée. Je sais que Me Monroe pratique depuis environ 25 ans et cela ne lui est jamais arrivé non plus. Quand nos clients
nous ont renvoyés, ils faisaient face à un ultimatum… S’ils voulaient continuer à utiliser nos services, ils devaient payer de leur propre poche», a-t-il expliqué.
Lors du contre-interrogatoire, les avocats de la défense ont soulevé que Mme Basque n’a pas pu voir le conducteur, comme elle le prétend, puisqu’elle était cachée en dessous du coffre à gant.
De plus, ils argumentent que les policiers, habillés en civil au moment du drame, s’étaient bel et bien identifiés en montrant leurs insignes.
Il était aussi question du nombre de coups de feu puisque, lors du procès de 2016, Mme Basque aurait dit avoir entendu plus de 30 coups, alors que la preuve en montre seulement quatre. ■