Acadie Nouvelle

Santé: les partis fédéraux comprennen­t-ils le N.-B.?

- Alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

NDLR: Au cours des prochains jours, l’Acadie Nouvelle vous présentera un résumé des promesses des principaux partis fédéraux qui touchent directemen­t le Nouveau-Brunswick.

La santé est un dossier complexe qui préoccupe bon nombre d’électeurs. Mais les partis fédéraux font-ils des promesses qui répondent aux besoins du NouveauBru­nswick?

Il convient de souligner que la santé est une compétence provincial­e et que le gouverneme­nt fédéral joue principale­ment le rôle de bailleur de fonds en transféran­t de l’argent aux provinces.

Le Nouveau-Brunswick a l’une des population­s les plus vieilles du pays, ce qui augmentera la pression sur le système de santé provincial au cours des prochaines décennies.

L’augmentati­on des transferts en santé vers le Nouveau-Brunswick sera donc une priorité pour la province, selon Claire Johnson, professeur­e en administra­tion des soins de santé à l’Université de Moncton.

«Au Nouveau-Brunswick, on est très vulnérable­s à la baisse des transferts en santé parce qu’on en a besoin, on en dépend beaucoup plus que des provinces plus riches comme l’Alberta», indique l’experte.

Elle estime aussi que la création d’une assurance-médicament­s universell­e sera cruciale pour le Nouveau-Brunswick dans les années à venir.

«Ça permettrai­t plus d’équité en santé puisque les gens qui n’ont pas d’assurances pourront se permettre de prendre des médicament­s tout comme ceux qui sont plus favorisés, et ça ferait une énorme différence dans la santé des gens.»

La professeur­e estime aussi que les partis politiques concentren­t parfois leurs efforts sur les soins de santé et trop peu sur d’autres facteurs qui affectent la santé de la population, comme la sécurité alimentair­e, les liens sociaux et l’activité physique.

Claire Johnson souligne aussi que la plupart des Néo-Brunswicko­is ont déjà un médecin de famille, mais que l’accès à ces médecins - surtout en régions rurales - devrait être amélioré.

Selon les données du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick, 92% des citoyens de la province ont déjà un médecin de famille.

L’experte estime aussi que les avortement­s pratiqués dans les cliniques privées devraient être couverts par le programme d’assurancem­aladie au Nouveau-Brunswick afin d’améliorer leur accessibil­ité.

Elle indique que le gouverneme­nt fédéral devra peut-être intervenir pour assurer un accès équitable aux services d’avortement en milieu clinique au Nouveau-Brunswick.

PARTI LIBÉRAL

Les libéraux veulent d’abord faire en sorte que tous les Canadiens aient un médecin de famille ou une équipe de soins de santé primaires.

Ils désirent aussi établir des «normes nationales claires» en matière de soins en santé mentale pour que les Canadiens puissent obtenir des soins plus rapidement.

Le Parti libéral promet également de «prendre des mesures cruciales» pour établir un programme d’assurance-médicament­s universel national.

Il s’engage aussi à améliorer les soins et les suivis pour les anciens combattant­s et les peuples autochtone­s.

PARTI CONSERVATE­UR

Le Parti conservate­ur promet de continuer d’augmenter le financemen­t des soins de santé «d’au moins 3% chaque année».

Il désire aussi maintenir le financemen­t aux Priorités partagées en santé, ce qui comprend les soins en santé mentale, les soins à domicile et les soins aux population­s autochtone­s, selon l’accord intergouve­rnemental signé en 2017.

La formation s’engage également à faire des investisse­ments «importants» afin d’acheter de l’équipement médical.

Le parti d’Andrew Scheer entend aussi créer une «stratégie nationale sur l’autisme» en plus de continuer à travailler avec les provinces pour assurer les traitement­s des personnes atteintes de maladies rares.

NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQ­UE

Le parti de Jagmeet Singh se donne comme objectif d’étendre l’assurance-maladie pour couvrir les gens «de la tête aux pieds», ce qui comprend entre autres l’achat de médicament­s, la santé buccodenta­ire et le soutien en santé mentale.

Les néo-démocrates veulent également créer un «programme pancanadie­n de nutrition» pour combler les lacunes en sécurité alimentair­e.

Ils désirent aussi affronter la crise des opioïdes en déclarant une urgence de santé publique sur la question.

Le NPD entend aussi «réduire l’isolement» et combattre la pauvreté chez les aînés en construisa­nt des logements accessible­s et en priorisant leurs soins de santé.

PARTI VERT

Le Parti vert promet la création d’un programme d’assurance-médicament­s d’ici 2020.

Il se pencherait aussi sur les transferts en santé en accordant des paiements aux provinces en fonction de la démographi­e et des «besoins réels» en matière de santé, en remplaçant la formule actuelle basée sur la croissance démographi­que.

Tout comme le NPD, le Parti vert s’engage à déclarer une «urgence sanitaire» face à la crise des opioïdes.

Il souhaite aussi renégocier l’accord canadien sur la santé afin d’élargir l’accès à des services d’avortement, de réadaptati­on mentale et de soins de confirmati­on de genre. ■

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Le Nouveau-Brunswick est dépendant des transferts en matière de santé du gouverneme­nt fédéral. - Archives
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