Acadie Nouvelle

CHRONIQUE DE BERNARD THÉRIAULT: PAS DE GAGNANT

- BERNARD THÉRIAULT

On a tous entendu l’histoire du concours de beauté où il n’y a pas eu de gagnant. Et bien c’est un peu ce à quoi on doit s’attendre quand les résultats de l’élection nous arriveront tard en soirée lundi. Et pour nous les électeurs du NouveauBru­nswick, il n’y aura pas de surprises, car on va revivre exactement les émotions que nous a offertes l’élection provincial­e de l’an passée. D’abord, les deux partis traditionn­els ont été incapables de présenter aux électeurs une vision claire de leur programme. Ce fut l’élection de toutes les excuses, un peu comme la confession dans l’église nous permet soudaineme­nt de tout effacer… et de recommence­r! S’en suivent des campagnes de dénigremen­t, où nous en apprenons beaucoup sur les erreurs de jeunesse des candidats mais très peu sur la vision d’avenir des partis. Finalement, des tiers partis à qui l’on prédisait une mort certaine et qui soudaineme­nt avec des pourcentag­es de votes sommes toute relativeme­nt faible prendront une place démesurée dans l’exercice difficile qu’est la formation d’un gouverneme­nt minoritair­e. Avec seulement 6% du vote, le Bloc québécois, par exemple, pourrait détenir la balance du pouvoir et faire une alliance avec les conservate­urs. Dès lundi soir, si la tendance se maintient et que les résultats sont aussi serrés qu’on le prédit, libéraux et conservate­urs vont crier à la victoire disant qu’ils sont les seuls à pouvoir assurer la stabilité du pays. De grâce, ayez un peu de retenu messieurs les leaders libéral et conservate­ur; vous n’aurez rien gagné dans cette élection si ce n’est que les deux tiers de l’électorat vous auront rejeté. Rappelons-nous électeurs et électrices que l’an dernier ici dans la province libéraux et conservate­urs se sont débattus sur la place publique pour réclamer le droit de gouverner. C’est le même scénario qui nous attend mardi matin. Qui entre le parti qui obtient le plus grand nombre de sièges et celui qui peut obtenir

le plus grand support des tiers partis a le droit de gouverner? D’abord, sur ce point, la tradition est claire, c’est le premier ministre sortant à qui on demandera en premier s’il pense pouvoir gouverner. Le cas du Nouveau-Brunswick et de la Colombie-Britanniqu­e est probant pour prouver cet état de choses. Ce qui peut faire la différence entre un gouverneme­nt conservate­ur et libéral, vous l’avez entendu toute la semaine c’est le vote progressif. Cette frange de l’électorat qui ne veut surtout pas voir l’élection d’un gouverneme­nt conservate­ur. Va-t-elle voter stratégiqu­ement pour les libéraux ou encore voter vert ou NPD? Ici, dans la province, verra-t-on les verts et les néodémocra­tes brouiller les cartes dans quelques circonscri­ptions? Le sort du gouverneme­nt Trudeau est entre les mains de personnes qui ont déjà décidé qu’elles ne voteraient pas rouge cette foisci, situation très difficile à corriger vous devez le comprendre. Citoyens et citoyennes, restons calmes. Votons au meilleur de notre conscience et préparons-nous au pire! Quant à moi vous vous demandez surement pour qui je vais voter cette fois-ci? Désolé je ne vous le dirai pas, mais vous devez vous douter que ce ne sera pas conservate­ur.

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- Archives Les chefs des six principaux partis politiques fédéraux.
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