Acadie Nouvelle

Blaine Higgs croit que le Québec jouit d’un traitement de faveur

- Lina Dib

À Fredericto­n, le chef conservate­ur faisait campagne avec le premier ministre du Nouveau-Brunswick. En mêlée de presse avec les journalist­es de la caravane du chef fédéral, Blaine Higgs a dit que le Québec bénéficie d’un traitement particulie­r qui nuit à l’unité canadienne.

Il s’est plaint que tant de partis politiques fédéraux se plient en quatre pour obtenir les votes des Québécois.

Faut-il comprendre que le Québec est l’enfant chéri de la fédération, lui a-t-on demandé.

«Ça a toujours été le cas, pour tout vous dire. Ce n’est pas nouveau», a répondu M. Higgs. Il a dit apprécier le «caractère unique» du Québec, mais les Québécois doivent «reconnaîtr­e d’où la valeur de l’argent provient», en référence aux paiements de péréquatio­n.

M. Higgs sera-t-il capable de travailler avec M. Trudeau si ce dernier est réélu lundi?

«Bonne question. Nous avons des philosophi­es très différente­s», a lancé le premier ministre néo-brunswicko­is.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet dit ne pas s’étonner de voir un premier ministre conservate­ur tenir de tels propos, affirmant que les conservate­urs d’un bout à l’autre du pays se mettraient à «casser du sucre sur le dos du Québec» jusqu’à lundi puisqu’ils auraient renoncé à faire des gains dans la province, selon lui.

«On fait une campagne positive, propre, que l’on veut enthousias­mante, mais ce que les provinces canadienne­s veulent faire de leur propre campagne, ça leur appartient», a mentionné M. Blanchet.

«Nous, notre grande sensibilit­é au Nouveau-Brunswick, c’est pour les francophon­es du Nouveau-Brunswick, que l’on considère comme des frères et des soeurs francophon­es.»

M. Scheer a passé deux jours cette semaine au Québec pour exprimer aux Québécois toute son admiration pour leur province et leur demander de voter pour son parti. Il leur a répété qu’il est le seul à pouvoir leur livrer ce qu’ils réclament, citant, entre autres, la déclaratio­n de revenus unique et une renégociat­ion pour donner plus de pouvoir à Québec en matière d’immigratio­n.

SCHEER TRAITÉ DE MENTEUR

À trois jours du vote, les conservate­urs prétendent qu’un gouverneme­nt libéral imposerait une hausse de la TPS qui passerait de 5% à 7,5%.

Lorsqu’on a demandé à Andrew Scheer d’où il sort ce chiffre, vendredi matin, à Fredericto­n, il s’est défendu de l’avoir tout simplement inventé.

«Pour payer pour les grands déficits, il doit augmenter les impôts. La TPS, ça, c’est un exemple. Si ce n’est pas la TPS, Justin Trudeau doit avoir le courage d’expliquer aux Canadiens exactement quels taxes et impôts il va augmenter pour payer pour la coalition entre le NPD et les libéraux», s’est-il justifié.

Justin Trudeau souligne que tout ça est pure fiction.

«Les attaques d’Andrew Scheer sont fausses. Ils ne peuvent rien faire (d’autre) que d’inventer des choses parce qu’ils n’ont rien à offrir aux Canadiens, sauf des coupures», a réagi le chef libéral, une demi-heure plus tard, en campagne à Whitby, en Ontario.

Sa critique a trouvé écho à Port Alberni, en Colombie-Britanniqu­e, un peu plus tard.

«Oui, il a menti. C’est complèteme­nt faux. On n’a jamais parlé de ça. Ce n’est pas dans aucun de nos engagement­s, donc c’est faux, absolument faux», a insisté le chef du NPD, Jag meet Singh.

«M. Scheer est tout simplement en train d’inventer des choses parce qu’il est de plus en plus aux abois», a-t-il ajouté en anglais.

UNE COALITION, QUELLE COALITION?

M. Singh, tout comme M. Trudeau, refuse d’évoquer la possibilit­é d’une coalition entre son parti et le Parti libéral, scénario que les conservate­urs brandissen­t comme un épouvantai­l.

Vendredi, il s’est cependant avancé sur une condition à un éventuel appui pour un gouverneme­nt libéral minoritair­e: l’annulation du projet d’élargissem­ent de l’oléoduc Trans Mountain. Cette condition, la leader du Parti vert, Elizabeth May, l’a également posée pendant la campagne électorale.

«On est contre le pipeline Trans Mountain, on était contre ça, on va continuer de combattre le pipeline», a dit M Singh, vendredi.

Il maintient que le seul parti avec lequel il ne voudra pas travailler après le 21 octobre est celui de M. Scheer.

Yves-François Blanchet n’a fermé la porte à personne. Mais plus tôt cette semaine, le chef du Bloc québécois a dit qu’il s’opposerait à l’annulation de la taxe sur le carbone. Vendredi, Andrew Scheer a répété que sa toute première loi, s’il devenait premier ministre, serait une loi pour annuler cette taxe.

D’AUTRES FAUSSES INTENTIONS

Il n’y a pas que la hausse de la TPS. Les conservate­urs prétendent aussi, depuis le début de la campagne, que les libéraux planifient de décriminal­iser toutes les drogues et de taxer la vente d’une résidence principale.

«Sous Justin Trudeau, sous le gouverneme­nt libéral, leur agence de revenu a commencé de ramasser l’informatio­n liée (aux) ventes des résidences primaires. Alors c’est clair que c’est quelque chose qu’ils sont en train de considérer», a dit M. Scheer.

Il a offert le même raisonneme­nt pour la décriminal­isation de toutes les drogues: si les libéraux n’ont pas dit qu’ils allaient faire ça, ça ne veut pas dire qu’ils ne le feraient pas. ■

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Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs. - Archives

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