Des élèves apprennent les rudiments du vote
Les élèves de l’école Mathieu-Martin se sont prêtés au jeu de voter dans la circonscription Moncton-Dieppe-Riverview ce vendredi. Si les candidats sont bien réels sur leur bulletin, cet exercice demeure une simulation d’un bureau de scrutin pour initier les jeunes à la politique.
À la bibliothèque de l’école, une demidouzaine d’élèves sont assis, chacun ayant en main une liste électorale des classes.
Une quarantaine d’adolescents âgés de 13 à 18 ans se sont agglutinés devant les tables pour récupérer leur bulletin de vote.
Ils se sont dirigés vers l’isoloir. À l’abri des regards indiscrets, les adolescents ont coché pour le candidat qui répond le plus à leurs aspirations.
Ils ont ensuite glissé leur bulletin de vote dans l’urne située de l’autre côté de la salle.
C’est à s’y méprendre, les installations pour voter à l’école sont identiques à celles d’un bureau de scrutin.
Annie Lacroix, enseignante d’histoire en 10e et 11e année, est l’instigatrice de ce projet. Elle a voulu faire profiter ses élèves de l’activité Vote étudiant Canada 2019, de Civix, un organisme national sans but lucratif. Des écoles à travers le pays ont sollicité l’association, dont Mathieu-Martin et l’école l’Odyssée à Moncton.
Vingt-trois classes ont participé au Vote étudiant Canada 2019 à Mathieu-Martin, pour un taux de participation de 57%.
Dans la bibliothèque, les jeunes interviewés par l’Acadie Nouvelle ont des opinions qui divergent. Benjamin Guse, élève de 11e année, accorde une grande importance à la préservation de l’environnement.
«Je sais que le Parti vert a juste eu un siège à l’élection passée. C’est pourquoi je dois appuyer le Parti vert ici», affirme-t-il.
Si le Parti vert, le Parti libéral ou le NPD ont été plusieurs fois évoqués, des résultats surprenants ont émané de la bouche des jeunes ce vendredi.
Louis (nom fictif), qui a préféré garder l’anonymat, a voté pour le Parti populaire.
L’adolescent âgé de 17 ans dit être d’accord avec les propositions de Maxime Bernier pour une relance économique du Canada. Il avoue toutefois trouver les idées du chef sur l’immigration trop extrêmes pour lui.
Avant le jour J, les jeunes ont eu une introduction en classe sur les partis, leurs chefs et leurs valeurs.
Ils ont aussi participé à l’édition jeunesse de la boussole électorale canadienne, un outil qui permet de calculer les positions politiques des citoyens.
Annie Lacroix a aussi eu une bonne surprise en voyant les résultats de ses élèves.
«J’avais l’impression que tout le monde allait avoir plus des idées de gauche, selon les interventions qu’il y a eu en classe, mais c’est faux!»
Elle a vu à plusieurs reprises des jeunes dont la boussole pointait vers le Parti conservateur ou le Parti populaire.
Dans quatre ans, lors de la prochaine élection, ces adolescents auront atteint l’âge de la majorité. Mme Lacroix tient à encourager ses élèves à devenir des citoyens actifs et leur faire comprendre que leur vote compte.
L’enseignante a souligné le manque de cours d’éducation à la citoyenneté au cursus scolaire. Vote étudiant Canada 2019 a donné une raison de mettre le programme d’histoire sur pause pour parler politique.
«Pour certains élèves, la seule place où ils vont parler de politique, c’est à l’école»
Elle est convaincue que ce processus encouragera les jeunes à se présenter aux vraies urnes dans quatre ans. ■