Acadie Nouvelle

Sommet sur l’éducation: moins de politique, plus de patience

Les participan­ts francophon­es au premier Sommet provincial sur l’éducation demandent au gouverneme­nt de faire preuve de patience et de mettre la politique de côté.

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Malgré certains bémols, les participan­ts au sommet de trois jours organisé par le ministère de l’Éducation étaient plutôt satisfaits des discussion­s auxquelles ils ont participé sur l’avenir du système scolaire néo-brunswicko­is.

«Nous sommes dans une période de remise en question et avec ce sommet le système d’éducation n’hésite pas à se remettre en question. Le dialogue qui est enclenché est sain», avance le président de l’Associatio­n acadienne des artistes profession­nels du Nouveau-Brunswick, Philippe Beaulieu.

La journée de vendredi lors de laquelle les francophon­es ont pu se réunir entre eux après deux jours d’activités bilingues a particuliè­rement été appréciée.

«Si je dois retirer une chose vraiment positive, c’est de mettre dans une salle des leaders de la communauté francophon­e du NouveauBru­nswick. Ça a resserré la laine dans le tricot», illustre le président de l’Associatio­n des enseignant­es et des enseignant­s francophon­es du Nouveau-Brunswick, Gérald Arseneault.

Les participan­ts ont cependant moins aimé le discours d’ouverture du premier ministre Blaine Higgs et les interventi­ons de son ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance, Dominic Cardy.

M. Higgs a notamment inauguré le sommet en qualifiant le système d’éducation de «désastre» causé par les interféren­ces à répétition­s des politicien­s.

«Il ne faudrait pas rester avec le message que le système d’éducation est un désastre. C’est regrettabl­e», selon M. Beaulieu.

Les participan­ts francophon­es au sommet espèrent que le gouverneme­nt mettra la pédale douce sur les changement­s en éducation et qu’il prendra le temps de poursuivre les discussion­s qui ont été entamées cette semaine.

«Il faut vraiment que les gouverneme­nts comprennen­t que notre système fonctionne bien comme il est maintenant et qu’on peut l’améliorer pour assurer que chaque enfant trouve sa place», souligne la directrice générale de l’Associatio­n des artistes, Carmen Gibbs.

«Nous avons besoin de maintenir des conservati­ons, de voir ce qu’on peut faire pour continuer à améliorer notre système sans rien bousculer», affirme la directrice générale de l’Associatio­n francophon­e des parents du Nouveau-Brunswick, Chantal Varin.

Généraleme­nt satisfait de l’exercice, le président de la Société de l’Acadie du NouveauBru­nswick, Robert Melanson, espère qu’il y aura d’autres sommets sur l’éducation.

«Il y a eu des panels où on expliquait ce qui se passe de bon chez nous et tout le message était contradict­oire avec les messages politiques du début de la journée qui ont vraiment choqué et alarmé les gens», note M. Arseneault

Fredericto­n devra toutefois prendre beaucoup plus au sérieux selon lui la dualité linguistiq­ue en éducation dans ce genre d’événements.

«Le fait de mélanger les anglophone­s avec les francophon­es, on a vu que ç’a été dominé par l’anglais et c’est encore une fois les francophon­es qui se sont tapé à peu près 80% de la traduction», déplore-t-il.

«Je sais qu’il y a eu des efforts de faits pour éviter ça, mais ça n’a pas fonctionné. Il y a même des Québécois qui sont venus ici pour faire leur présentati­on à 90% en anglais. C’était presque insultant.» ■

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Le président de l’Associatio­n enseignant­es et des enseignant­s francophon­es du Nouveau-Brunswick, Gérald Arseneault. Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau

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