Sommet sur l’éducation: moins de politique, plus de patience
Les participants francophones au premier Sommet provincial sur l’éducation demandent au gouvernement de faire preuve de patience et de mettre la politique de côté.
Malgré certains bémols, les participants au sommet de trois jours organisé par le ministère de l’Éducation étaient plutôt satisfaits des discussions auxquelles ils ont participé sur l’avenir du système scolaire néo-brunswickois.
«Nous sommes dans une période de remise en question et avec ce sommet le système d’éducation n’hésite pas à se remettre en question. Le dialogue qui est enclenché est sain», avance le président de l’Association acadienne des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick, Philippe Beaulieu.
La journée de vendredi lors de laquelle les francophones ont pu se réunir entre eux après deux jours d’activités bilingues a particulièrement été appréciée.
«Si je dois retirer une chose vraiment positive, c’est de mettre dans une salle des leaders de la communauté francophone du NouveauBrunswick. Ça a resserré la laine dans le tricot», illustre le président de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick, Gérald Arseneault.
Les participants ont cependant moins aimé le discours d’ouverture du premier ministre Blaine Higgs et les interventions de son ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy.
M. Higgs a notamment inauguré le sommet en qualifiant le système d’éducation de «désastre» causé par les interférences à répétitions des politiciens.
«Il ne faudrait pas rester avec le message que le système d’éducation est un désastre. C’est regrettable», selon M. Beaulieu.
Les participants francophones au sommet espèrent que le gouvernement mettra la pédale douce sur les changements en éducation et qu’il prendra le temps de poursuivre les discussions qui ont été entamées cette semaine.
«Il faut vraiment que les gouvernements comprennent que notre système fonctionne bien comme il est maintenant et qu’on peut l’améliorer pour assurer que chaque enfant trouve sa place», souligne la directrice générale de l’Association des artistes, Carmen Gibbs.
«Nous avons besoin de maintenir des conservations, de voir ce qu’on peut faire pour continuer à améliorer notre système sans rien bousculer», affirme la directrice générale de l’Association francophone des parents du Nouveau-Brunswick, Chantal Varin.
Généralement satisfait de l’exercice, le président de la Société de l’Acadie du NouveauBrunswick, Robert Melanson, espère qu’il y aura d’autres sommets sur l’éducation.
«Il y a eu des panels où on expliquait ce qui se passe de bon chez nous et tout le message était contradictoire avec les messages politiques du début de la journée qui ont vraiment choqué et alarmé les gens», note M. Arseneault
Fredericton devra toutefois prendre beaucoup plus au sérieux selon lui la dualité linguistique en éducation dans ce genre d’événements.
«Le fait de mélanger les anglophones avec les francophones, on a vu que ç’a été dominé par l’anglais et c’est encore une fois les francophones qui se sont tapé à peu près 80% de la traduction», déplore-t-il.
«Je sais qu’il y a eu des efforts de faits pour éviter ça, mais ça n’a pas fonctionné. Il y a même des Québécois qui sont venus ici pour faire leur présentation à 90% en anglais. C’était presque insultant.» ■