Droits des jeunes: explosion du nombre de plaintes reçues en 10 ans
Les droits des enfants et ados paraissent bafoués plus que jamais au Québec. En tout cas, au cours de la dernière décennie, le nombre de requêtes et de plaintes visant les jeunes et déposées à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse a fait un bond spectaculaire de 213%. «Vous avez bien entendu, c’est bien 213%», a insisté la vice-présidente de l’organisme et responsable du mandat jeunesse, Suzanne Arpin, en conférence de presse. Cela signifie que les dénonciations de situations alléguées de discrimination, d’exploitation et de non-respect des droits des jeunes ne cessent de se multiplier. «Si vous me demandez s’il y a plus de détresse chez les enfants (que par le passé), la réponse est oui», particulièrement dans le Nord-duQuébec «où la situation est alarmante», a déploré Mme Arpin. Pour son volet jeunesse, en 2018-2019, la commission a reçu 395 demandes d’intervention jugées «recevables». Il y a 10 ans, elle en avait reçu 126, soit trois fois moins. Un exemple d’intervention de la commission: pendant deux ans, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a refusé à une fratrie placée en famille d’accueil le droit de communiquer avec ses grands-parents paternels, prétextant que ces derniers refusaient de la voir. Mais c’était faux. La commission est intervenue pour permettre à la grand-mère de voir ses petits-enfants. Dans ce contexte d’accroissement continu de la demande, la pression sur le personnel de l’organisme est de plus en plus lourde à porter. «Jamais notre institution n’a été aussi importante pour la population québécoise», a soutenu de son côté le président de l’organisme, Philippe-André Tessier, après le dépôt de son rapport annuel d’activités et de gestion 2018-2019 à l’Assemblée nationale. - La Presse canadienne