Tsunami: une pièce émouvante et lumineuse
Touchante et lumineuse, la pièce de Mélanie Léger transporte le public dans une vague d’émotions. On rit, on pleure, mais surtout on se rappelle l’importance de profiter de chaque moment de la vie et des gens qu’on aime.
Tsunami
Présentée en première au théâtre l’Escaouette à Moncton, jeudi, devant une salle comble, la pièce Tsunami mise en scène par Philippe Soldevila et interprétée avec beaucoup de conviction par les comédiens Karène Chiasson, Ludger Beaulieu et Florence Brunet a été saluée par une vibrante ovation de la foule.
«J’ai adoré. Il y avait des montées d’émotions. C’est bien écrit et il y a un beau message. C’est de profiter de la vie et des gens qu’on aime autour de nous. C’est précieux. C’est venu me chercher, donc je vais essayer de faire plus attention aux gens autour de moi», a exprimé une spectatrice Isabelle Arseneau.
Si au départ, on a le sentiment un peu d’assister à une pièce pour adolescent, plus on avance dans le récit et plus on constate que c’est une oeuvre universelle effaçant peu à peu la frontière entre les publics.
D’abord, il y a la beauté et l’humanité du texte de Mélanie Léger qui aborde des thématiques actuelles comme l’environnement, la disparition des langues, la mort, le sens de la vie, les religions, la famille et l’amour.
Le rideau se lève sur un tsunami qui symbolise un peu ce que vit intérieurement Élodie. L’adolescente de 15 ans vient d’apprendre que sa mère atteinte d’un cancer agressif n’a plus beaucoup de temps à vivre.
«Il fait noir... si je tourne la tête, je vois la lumière», se confie Élodie (Florence Brunet) en ouverture.
C’est vraiment à travers le regard de l’adolescente qu’on traverse le récit. Tout au long de la pièce, la jeune fille se raconte et livre ses états d’âme au public. Exaspérée par la routine de la maison, l’attitude de son père anglophone, champion des phrases courtes et amateur du journal papier et de sa mère acadienne qui fredonne constamment des chants de Noël, l’adolescente voit son univers s’effondrer.
Petit à petit, elle apprend à traverser cette épreuve qui, au départ, parait insurmontable. Auprès de son père (Ludger Beaulieu), un peu distant avec qui elle parle rarement, elle apprivoise cette nouvelle qui vient transformer son monde. La mère incarnée merveilleusement bien par Karène Chiasson tentera de se rapprocher de sa fille et de la pousser à faire face à sa maladie.
Même s’il y a une certaine légèreté et de l’humour, il reste qu’on est surtout ému par le propos de cette pièce.
«C’est touchant et ça fait passer par toute la gamme des émotions. Personnellement, j’ai ri, j’ai pleuré, je suis passée par plusieurs émotions et c’était vraiment super comme pièce. La fin est vraiment venue me toucher à la bonne place», a affirmé une autre spectatrice, Amélie Arseneau.
Le récit fragmenté se déploie dans une suite de tableaux qui se succèdent à un rythme rapide, appuyée par de nombreux effets sonores et d’éclairage très réussis. C’est réglé au quart de tour.
En plus de jouer le rôle des parents, Ludger Beaulieu et Karène Chiasson incarnent plusieurs personnages de l’entourage d’Élodie. Que ce soit dans la peau d’un ami, d’un caissier, de la grand-tante ou encore du médecin, ils arrivent à se transformer rapidement.
Dans un décor jonché de débris de plastiques, de cadres de tableaux et d’une foule d’objets hétéroclites recyclés, créé par Katia Talbot, ce spectacle a quelque chose de poétique et de fantaisiste.
L’équipe de conception est aussi composée de Marc Paulin aux éclairages, de JeanFrançois Mallet à l’environnement sonore, d’Edmonde Haché à l’assistance à la mise en scène et direction de production ainsi que d’Hugo St-Laurent à la régie et à la direction de tournée.
Après deux représentations au théâtre l’Escaouette, la pièce partira en tournée dans sept écoles de la province du 22 au 30 octobre. ■