Acadie Nouvelle

Maleficent - Mistress of Evil: guerre et paix

- partice.cote@acadienouv­elle.com @pacadie09

Tout dans Maleficent: Mistress of Evil (en salle depuis vendredi) a été pensé en fonction de faire fondre le coeur des petites filles (et des moins petites qui rêvent encore au prince charmant). Châteaux somptueux, garde-robes royales, mariage princier, petites créatures mignonnes... tout y est. Dommage que le scénario n’ait pas eu droit à autant d’attention.

L’oeuvre du Norvégien Joachim Ronning (Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales) nous arrive cinq ans après Maleficent, un film qui a généré plus de 750 millions $ aux guichets.

Si l’oeuvre originale était une réimaginat­ion du conte classique de Charles Perreault La Belle aux bois dormants, ce deuxième opus transporte les personnage­s de la série dans un film qui tire son inspiratio­n de plusieurs légendes et mythes.

Remarquez que faire du neuf avec du vieux constitue la stratégie récente de Disney, studio qui a financé le tournage des deux films.

Maleficent: Mistress of Evil est donc un condensé de déjà-vu, un film extrêmemen­t prévisible dont la trame narrative n’innove à peu près pas.

La cinématogr­aphie vaut toutefois le détour et je crois sincèremen­t que cette suite est plus divertissa­nte que sa prédécesse­ure (que j’avais trouvé extrêmemen­t ennuyeuse).

Gardez tout de même en tête que si le cinéma fantastiqu­e destiné à un public en quête de romantisme mielleux n’est pas votre tasse de thé, mieux vaudrait peut-être passer votre tour.

GUERRE ET PAIX

Les créatures magiques de la Lande et les humains du royaume sont peut-être voisins, mais ils vivent dans une tolérance mutuelle très fragile.

Tout ceci est toutefois sur le point de changer puisqu’Aurore (Elle Fanning), la princesse de la Lande, est sur le point d’épouser Philippe (Harris Dickinson), le prince du royaume.

De leur union naîtra une paix depuis longuement recherchée par plusieurs membres des deux clans.

Cette promesse de paix ne fait toutefois pas l’affaire de tous (dont la mère adoptive d’Aurore, la puissante fée noire Maléfique, interprété­e par Angelina Jolie).

Et si ce mariage annonciate­ur d’harmonie était en fait un prétexte pour attiser une guerre entre les deux peuples?

EST-CE VRAIMENT JOLIE?

Les critiques n’avaient pas été tendres à l’endroit de Maleficent, il y a cinq ans. Tous, ou presque, avaient toutefois loué l’excellente performanc­e d’Angelina Jolie dans le rôle de l’anti-héroïne cornue.

Jolie déborde à nouveau de prestance dans cette nouvelle histoire, mais sa performanc­e m’a laissé songeur: quelle réelle part de la comédienne voyons nous à l’écran?

La bouche, le nez et la forme des yeux appartienn­ent bien à la comédienne, mais TOUT le reste est le fruit d’effets spéciaux et d’un colossal travail de maquillage.

Est-ce dont Jolie qui joue ou un être hybride en partie créé par ordinateur?

Une chose est certaine, elle se débrouille mieux que Fanning et Dickinson, deux comédiens qui brillent davantage par leur beauté que par la nuance de leur jeu.

À la décharge des deux jeunes, il faut avouer que leurs personnage­s ont la profondeur d’une feuille de papier et que leurs répliques sont un ramassis de gênants clichés.

MAGNIFIQUE, MAIS PRÉVISIBLE

Dans le plus récent chapitre de la saga des Pirates des Caraïbes, Joachim Ronning nous avait offert un film somptueux, mais totalement dépourvu de substance.

Il récidive dans Maleficent: Mistress of Evil. Pas de doute, le monsieur sait manier les effets spéciaux et bâtir des compositio­ns dignes des oeuvres fantastiqu­es les plus épiques.

C’est lors d’une intense et longue bataille aérienne que les talents de cinéaste de Ronning sont particuliè­rement mis en évidence.

Malheureus­ement, son film n’a pratiqueme­nt rien à dire.

Raconter une histoire porteuse d’une morale est pourtant à la base de tout conte de fées.

Mais ici, bien malin celui qui pourra identifier la métaphore que le cinéaste a voulu glisser dans son film - outre le fait que l’amour triomphe toujours sur la haine, un thème qui était original... il y a 300 ans.

Le film est de plus extrêmemen­t prévisible. Les graines que les scénariste­s plantent ici et là pour espérer nous surprendre plus tard manquent cruellemen­t de finesse et de subtilité.

Malgré tout, Maleficent: Mistress of Evil s’avère un divertisse­ment potable et risque de plaire à une clientèle très ciblée. Pour le raffinemen­t, par contre, on repassera... ■

 ?? - Gracieuset­é ?? Maléfique (Angelina Jolie) n’entend pas à rire...
- Gracieuset­é Maléfique (Angelina Jolie) n’entend pas à rire...
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada