Maleficent - Mistress of Evil: guerre et paix
Tout dans Maleficent: Mistress of Evil (en salle depuis vendredi) a été pensé en fonction de faire fondre le coeur des petites filles (et des moins petites qui rêvent encore au prince charmant). Châteaux somptueux, garde-robes royales, mariage princier, petites créatures mignonnes... tout y est. Dommage que le scénario n’ait pas eu droit à autant d’attention.
L’oeuvre du Norvégien Joachim Ronning (Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales) nous arrive cinq ans après Maleficent, un film qui a généré plus de 750 millions $ aux guichets.
Si l’oeuvre originale était une réimagination du conte classique de Charles Perreault La Belle aux bois dormants, ce deuxième opus transporte les personnages de la série dans un film qui tire son inspiration de plusieurs légendes et mythes.
Remarquez que faire du neuf avec du vieux constitue la stratégie récente de Disney, studio qui a financé le tournage des deux films.
Maleficent: Mistress of Evil est donc un condensé de déjà-vu, un film extrêmement prévisible dont la trame narrative n’innove à peu près pas.
La cinématographie vaut toutefois le détour et je crois sincèrement que cette suite est plus divertissante que sa prédécesseure (que j’avais trouvé extrêmement ennuyeuse).
Gardez tout de même en tête que si le cinéma fantastique destiné à un public en quête de romantisme mielleux n’est pas votre tasse de thé, mieux vaudrait peut-être passer votre tour.
GUERRE ET PAIX
Les créatures magiques de la Lande et les humains du royaume sont peut-être voisins, mais ils vivent dans une tolérance mutuelle très fragile.
Tout ceci est toutefois sur le point de changer puisqu’Aurore (Elle Fanning), la princesse de la Lande, est sur le point d’épouser Philippe (Harris Dickinson), le prince du royaume.
De leur union naîtra une paix depuis longuement recherchée par plusieurs membres des deux clans.
Cette promesse de paix ne fait toutefois pas l’affaire de tous (dont la mère adoptive d’Aurore, la puissante fée noire Maléfique, interprétée par Angelina Jolie).
Et si ce mariage annonciateur d’harmonie était en fait un prétexte pour attiser une guerre entre les deux peuples?
EST-CE VRAIMENT JOLIE?
Les critiques n’avaient pas été tendres à l’endroit de Maleficent, il y a cinq ans. Tous, ou presque, avaient toutefois loué l’excellente performance d’Angelina Jolie dans le rôle de l’anti-héroïne cornue.
Jolie déborde à nouveau de prestance dans cette nouvelle histoire, mais sa performance m’a laissé songeur: quelle réelle part de la comédienne voyons nous à l’écran?
La bouche, le nez et la forme des yeux appartiennent bien à la comédienne, mais TOUT le reste est le fruit d’effets spéciaux et d’un colossal travail de maquillage.
Est-ce dont Jolie qui joue ou un être hybride en partie créé par ordinateur?
Une chose est certaine, elle se débrouille mieux que Fanning et Dickinson, deux comédiens qui brillent davantage par leur beauté que par la nuance de leur jeu.
À la décharge des deux jeunes, il faut avouer que leurs personnages ont la profondeur d’une feuille de papier et que leurs répliques sont un ramassis de gênants clichés.
MAGNIFIQUE, MAIS PRÉVISIBLE
Dans le plus récent chapitre de la saga des Pirates des Caraïbes, Joachim Ronning nous avait offert un film somptueux, mais totalement dépourvu de substance.
Il récidive dans Maleficent: Mistress of Evil. Pas de doute, le monsieur sait manier les effets spéciaux et bâtir des compositions dignes des oeuvres fantastiques les plus épiques.
C’est lors d’une intense et longue bataille aérienne que les talents de cinéaste de Ronning sont particulièrement mis en évidence.
Malheureusement, son film n’a pratiquement rien à dire.
Raconter une histoire porteuse d’une morale est pourtant à la base de tout conte de fées.
Mais ici, bien malin celui qui pourra identifier la métaphore que le cinéaste a voulu glisser dans son film - outre le fait que l’amour triomphe toujours sur la haine, un thème qui était original... il y a 300 ans.
Le film est de plus extrêmement prévisible. Les graines que les scénaristes plantent ici et là pour espérer nous surprendre plus tard manquent cruellement de finesse et de subtilité.
Malgré tout, Maleficent: Mistress of Evil s’avère un divertissement potable et risque de plaire à une clientèle très ciblée. Pour le raffinement, par contre, on repassera... ■