Des tribunaux mal préparés pour faire face à la pandémie?
Les tribunaux du N.-B. sont déjà fermés au public et à peu près toutes les causes non urgentes sont ajournées. Mais le système judiciaire fait face à d’autres difficultés, comme on pouvait le constater en Cour provinciale mercredi matin.
La juge de la Cour provinciale Brigitte Volpé a passé une bonne partie de la journée à composer avec les difficultés qu’amènent la pandémie de la COVID-19.
Plusieurs causes ont été ajournées afin d’éviter des déplacements non-essentiels et une possible contagion.
Mais malgré ces précautions, il y a toujours quelques pépins, semble-t-il.
Mercredi matin, la juge Volpé a laissé entendre que les travailleurs administratifs ont énormément de travail sur les bras alors que le système judiciaire s’adapte à la crise.
La juge était aussi surprise de voir une détenue apparaître dans le box des accusés alors que les mesures imposées par les juges en chef préconisent l’utilisation d’un appareil de vidéoconférence ou d’un téléphone.
«Je me demande simplement pourquoi il y a encore des gens qui se font emmener ici en personne», dit-elle.
Un garde de la cour a tenté de lui fournir une explication. D’après lui, étant donné que le palais de justice de Moncton ne dispose que d’un nombre limité de systèmes de téléconférence, les pénitenciers de Shediac et de Miramichi doivent se partager l’horaire des comparutions à distance.
«Ils ne peuvent faire qu’un certain nombre (de téléconférences) le matin et l’après-midi, je crois», dit-il.
«Merci. Ce n’est pas acceptable, mais merci pour l’information. En 2020, toutes les cours devraient avoir un système de téléconférence, tout comme chaque pénitencier, et les gens devraient s’adapter aussi rapidement que possible», a affirmé la juge.
La personne qui était dans le box des accusés, Allison Marshall, a affirmé qu’elle ne voulait pas non plus se présenter en Cour à cause des risques reliés à la COVID-19. Elle dit qu’elle est à risque compte tenu d’un problème médical.
La juge Brigitte Volpé a donc passé la matinée à utiliser un téléphone pour informer plusieurs personnes que leur prochaine comparution serait ajournée jusqu’en juin.
Paul Bradley, porte-parole du ministère de la Justice et du Cabinet du procureur général, indique que toutes les salles de tribunal qui sont toujours utilisées pendant la pandémie disposent de systèmes de vidéoconférence.
Toutefois, aucune comparution par vidéo n’a eu lieu à Moncton mercredi matin.
«La région de Moncton-Miramichi a trois salles de tribunal actives qui serviront pour 16 comparutions par vidéo dans 8 établissements correctionnels (ce jeudi). Les établissements correctionnels ont tous 2-3 salles avec des téléphones ou des systèmes de vidéoconférence», fait savoir Paul Bradley par courriel. ■