Au ralenti
Pour une entreprise comme MQM qui fait affaire avec le monde, la pandémie de COVID-19 perturbe fortement les procédures habituelles, même si des clauses de force majeure sont incluses dans tous ses contrats. Cela lui permet notamment d’éviter des pertes financières trop importantes.
«C’est un casse-tête, admet sans détour le PDG de l’entreprise, Serge Thériault. Tant que notre gouvernement ne nous dit pas de fermer, nous devons honorer nos contrats. Nous parlons régulièrement à nos clients et ils comprennent la situation. Nous n’avons pas de contrôle.»
Étant donné la réduction du personnel sur les lieux, l’entreprise tourne au ralenti. L’incertitude gagne du terrain et la discussion tourne rapidement sur le sujet de l’heure, ce qui constitue une distraction inutile dans un métier de manipulation qui comporte sa part de dangers, explique le
PDG.
«C’est une situation mondiale dans laquelle personne n’a de l’expérience. On fait donc du mieux qu’on peut. Surtout avec de l’éducation auprès de nos employés. Au travail, nous pouvons contrôler leur environnement. Après, quand ils rentrent à la maison, nous devons nous fier à leur bon jugement. Personne ne veut être la personne qui va amener le virus dans l’usine parce qu’il n’a pas fait attention», a pu remarquer Serge Thériault. Cette conscientisation, associée à une certaine crainte, crée une ambiance de travail bien particulière, ajoute-t-il. «C’est plus difficile, plus morose dans l’usine. C’est plus vide, car il y a moins de travailleurs. On ne sent pas de gaieté. On est craintif l’un envers l’autre. Pas parce qu’on ne s’aime pas, mais parce que la personne d’à côté peut être infectée et on ne le sait pas. Est-ce quelqu’un qui revient de voyage, qui ne respecte pas le confinement, est atteint sans le savoir?». - RF