Pourquoi on peut en parler
Dans ce genre de cause criminelle délicate entre un parent et son enfant, les procureurs demandent normalement un interdit de publication qui défend aux médias de publier des informations qui permettraient d’identifier l’accusé, et, par conséquent, la présumée victime.
Cependant, Shanti Poirier a elle-même renoncé à cette interdiction lorsqu’elle était présente en cour, vendredi. À la demande du procureur, le juge n’a donc pas imposé d’interdiction de publication.
Shanti Poirier nous explique qu’elle espère ainsi servir d’exemple afin que d’autres personnes qui ont vécu une situation similaire puissent se sentir à l’aise de dénoncer leurs agresseurs.
«J’ai souffert, et je ne veux pas que les autres souffrent. J’ai beaucoup d’amies qui ont passé à travers de choses similaires et qui n’ont pas eu de justice, ou qui n’ont même pas eu la chance d’en parler à la police, ou qui se sont fait dire que le système ne les aiderait pas, qu’elles n’auraient pas le résultat qu’elles veulent.»
Elle comprend parfaitement qu’il est souvent déconseillé de parler aux journalistes de causes criminelles qui n’ont pas encore été résolues devant les tribunaux.
«Je m’attends à ça, je m’attends à me défendre. Je veux qu’il soit dénoncé comme délinquant sexuel.»
Les allégations envers William Macenauer n’ont pas encore été prouvées en cour.
La procureure qui s’occupe de ce dossier, Sylvie GodinBlanchard, a été remplacée par un collègue lors de la première comparution de vendredi.
Elle indique que les procureurs de la Couronne ont une obligation de protéger l’identité des victimes. Elle dit être au courant que la présumée victime a renoncé à l’interdiction de publication, et elle a refusé de commenter davantage. L’avocat de M. Macenauer, Mathieu Boutet, n’a pas répondu à nos demandes d’entrevues.
William Macenauer n’était pas présent en cour compte tenu de la pandémie de COVID-19, selon son avocat, qui a parlé au juge par téléphone.
Le choix de procès et plaidoyer ont été ajourné jusqu’au
7 août. – AB