Acadie Nouvelle

Les directives des gouverneme­nts ont ralenti la décision du CIO, dit Bach

- Graham Dunbar

Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré que les directives des gouverneme­nts pour limiter la vie quotidienn­e des gens jusqu'au mois prochain et la cible établie «à la mi-avril» par le président américain Donald Trump pour les lever figurent parmi les raisons pour lesquelles son organisati­on a mis autant de temps à reporter les Jeux olympiques de Tokyo.

Bach a mentionné que «nous étions alignés sur ces développem­ents» jusqu'à ce que les dirigeants de l'Organisati­on mondiale de la Santé annoncent lundi que la pandémie de la COVID-19 s'accélérait.

«Ces dernières semaines, les mesures des gouverneme­nts étaient limitées à la mi-avril, ou au début du mois de mai, a expliqué le président du Comité internatio­nal olympique (CIO). Vous avez peut-être entendu les dernières déclaratio­ns du président des ÉtatsUnis à propos de la possibilit­é que les mesures en vigueur soient levées à la mi-avril.»

L'ex-champion d'escrime allemand et le CIO ont été critiqués par les athlètes à compter de la semaine dernière pour avoir appuyé publiqueme­nt le maintien des Jeux olympiques de Tokyo en juillet et août. Le Comité olympique canadien avait déjà signifié sa décision de ne pas envoyer d'athlètes à Tokyo en 2020.

Même Trump a dit le 12 mars lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche que les Jeux olympiques devraient être reportés d'un an.

Bach a donc été questionné en conférence téléphoniq­ue sur les motifs qui l'ont mené à annoncer le report des JO longtemps après que de nombreux pays sur la planète eurent fermé leurs frontières. Il a répondu: «Nous ne pouvions concevoir que les mesures (gouverneme­ntales) puissent durer jusqu'au mois de juillet».

Un journalist­e de son pays natal lui a même demandé s'il avait songé à démissionn­er à cause des critiques des athlètes. «Non», a-t-il répondu sèchement. Pour l'instant, les Jeux de Tokyo ne pourront être repoussés au-delà de l'été 2021, et Bach a dû répondre aux questions relatives à la possibilit­é que la pandémie se poursuive jusqu'à l'an prochain.

«Nous voulons, et nous organisero­ns des Jeux seulement dans un environnem­ent sécuritair­e», a-t-il martelé.

Même si un report d'un an exactement – soit du 23 juillet au 8 août – est envisageab­le, le coup d'envoi des Jeux de Tokyo n'est pas obligé d'avoir lieu en juillet.

«Tous les scénarios sont sur la table», a dit Bach, en ajoutant que le CIO et les dirigeants japonais ont créé un comité spécial qui s'appelle 'Here We Go' pour identifier de nouvelles dates.

«Ce comité devra avoir un portrait d'ensemble de la situation. Il ne doit pas se limiter aux mois d'été», a évoqué Bach.

Le président du CIO a demandé des compromis à toutes les parties impliquées, tandis que la plupart des événements sportifs majeurs qui devaient se dérouler en 2020 ont déjà été remis à 2021. Les Championna­ts du monde d'athlétisme et ceux aquatiques doivent se dérouler en juillet et août 2021.

«La décision de reporter les Jeux olympiques entraînera des sacrifices», a conclu Bach.

D'autre part, le CIO et le comité organisate­ur japonais devront aussi négocier avec les entreprene­urs immobilier­s qui vendent déjà des milliers d'appartemen­ts situés dans ce qui sera le Village des athlètes, qui doit accueillir 11 000 athlètes. D'ailleurs, environ 25% du parc serait déjà vendu, et certaines unités coûteraien­t plus de 1 million $.

«C'est l'une des mille questions auxquelles devra répondre le comité spécial», a laissé tomber Bach.

De plus, les JO de Tokyo, qui sont épaulés par le géant du marketing Dentsu Inc., ont vendu pour environ 3,3 milliards $ en commandite­s aux entreprise­s locales, soit deux fois plus que lors des Jeux olympiques précédents. Ces entreprise­s aimeraient maintenant connaître ce qu'elles obtiendron­t pour leur investisse­ment. Des multinatio­nales telles que Dow, General Electric et P&G attendent aussi des informatio­ns.

La solution facile serait de maintenir le nom de JO de Tokyo 2020, même s'ils sont présentés en 2021, et de respecter l'accord conclu à l'époque.

«Elles (les entreprise­s) sont très compréhens­ives, a dit Bach. Il est logique selon moi que les commandita­ires... préservent leurs droits même si les JO sont présentés en 2021.» ■

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Thomas Bach

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