Acadie Nouvelle

LES SALONS FUNÉRAIRES S’ADAPTENT

Pandémie ou pas, des gens meurent tous les jours et de toutes sortes de causes.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

Bien qu’ils soient également affectés par la crise de la COVID-19 et que certains services soient offerts avec restrictio­ns, les salons funéraires ne sont pas en congé. Loin de là.

«On ne peut pas arrêter. Nous ne sommes pas officielle­ment considérés comme étant un service essentiel, mais nous le sommes bel et bien à notre manière. On doit faire quelque chose pour s’occuper des défunts, mais aussi être présent auprès des familles endeuillée­s», raconte René Levesque, gérant du salon funéraire Maher’s de Campbellto­n.

Dans les salons de la province, la limite pour les visites et les cérémonies a été fixée à dix personnes, incluant le personnel funéraire. Il s’agit là d’une politique provincial­e. Dans la province voisine de la NouvelleÉc­osse par exemple, cette limite est de cinq. Pas question donc d’ouvrir les portes au grand public pour la tenue de visites au salon ou de veillées funéraires.

«On garde le tout au strict minimum sachant très bien que ce n’est pas une situation idéale pour les familles. Dix personnes, ce n’est pas beaucoup. Mais on veut que tout le monde demeure en sécurité. On fait rentrer les gens par petits groupes seulement. C’est pourquoi, chez la grande majorité des salons un peu partout en province, les gens ont tendance à repousser les funéraille­s», explique Nancy Matthews, présidente de l’Associatio­n des directeurs funéraires du NouveauBru­nswick, elle-même directrice du salon

Castle Funeral Home à Saint-Jean.

Selon elle, il s’agit d’une situation somme toute difficile à gérer pour les familles, particuliè­rement les familles nombreuses qui ne peuvent se rassembler et pleurer tous ensemble.

Au Salon Maher’s de Campbellto­n, on observe également cette situation engendrée par les restrictio­ns provincial­es. Certaines familles préfèrent là aussi tenir leurs cérémonies un peu plus tard dans l’année.

«Il y a des gens qui préfèrent repousser parce qu’ils ne veulent pas précipiter les choses, ils veulent bien faire les choses. Et c’est correct. D’autres par contre choisissen­t de dire au revoir à leur proche le plus vite possible, question de pouvoir faire leur deuil. En ce moment, je ne vois pas de tendance, c’est vraiment moitié-moitié», soutient-il, concédant qu’il s’agit d’un choix difficile pour les familles.

Pour Mme Matthews, cette conjecture pour le moins inusitée de la COVID-19 affecte en effet tous les membres de salons funéraires. «C’est une période vraiment particuliè­re. On nage tous un peu dans l’inconnu. Ça change tellement rapidement au cours des derniers jours que nos propres règles pourraient elles aussi être appelées à changer. Il y a deux semaines, la limite pour entrer dans les salons était de cinquante personnes maximum, et elle est passée à dix. On s’adapte du mieux que l’on peut. Mais chose certaine, on doit suivre les consignes provincial­es… et on ne peut arrêter. Nous sommes les seuls à pouvoir transporte­r et nous occuper des dépouilles», dit-elle.

M. Levesque confirme également que cette période de grandes incertitud­es au sein de la population l’est tout autant pour les salons. ■

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En raison des restrictio­ns imposées par le gouverneme­nt, les familles endeuillée­s ont tendance à repousser les funéraille­s. - Archives

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