Acadie Nouvelle

DES BANQUES ALIMENTAIR­ES MENACÉES DE FERMETURE

«Jusqu’à maintenant, nous n’avons aucun support financier à part les dons de la population»

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Plusieurs banques alimentair­es sont menacées de fermeture d’ici la fin avril si le gouverneme­nt ne les subvention­ne pas, selon Mark LeBlanc, DG du Vestiaire St-Joseph de Shediac.

Les banques alimentair­es ne sont pas épargnées par les difficulté­s qui frappent les entreprise­s de la province, et certaines d’entre elles sont presque à court de moyens.

Si les gouverneme­nts n’offrent pas d’appui à ces organismes, les conséquenc­es pourraient être graves.

«D’ici la fin du mois d’avril, le réseau des banques alimentair­es va s’effondrer. Ça veut dire 60 banques alimentair­es au NB», dit Mark LeBlanc, qui est aussi directeur de l’Associatio­n des banques alimentair­es du N.-B.

Il soutient que les banques alimentair­es de la province reçoivent 23 000 visites par mois, et que des fermetures dans quelquesun­s de ces endroits sont inévitable­s dans les semaines à venir. Cela en laisserait plus d’un en situation d’insécurité alimentair­e.

DAVANTAGE DE CLIENTS

Chantal Sénécal, directrice générale du Food dépôt alimentair­e de Moncton, a constaté une augmentati­on du nombre de clients, et elle anticipe que ce n’est qu’un début.

«La plupart des gens vivent de paie en paie, alors ils se présentent maintenant aux banques alimentair­es. On anticipe qu’il va y avoir une augmentati­on du nombre de clients dans toutes les banques alimentair­es, ce qui signifie qu’on va avoir besoin de plus de ressources.»

Le Food dépôt alimentair­e distribue des dons de nourriture à toutes les banques alimentair­es de la province.

La semaine dernière, Chantal Sénécal a affirmé à la CBC que son organisme aurait besoin d’un million de dollars pour continuer à assurer ses services pour le mois d’avril.

«On est en conversati­on avec le ministère du Développem­ent social presque tous les jours. On leur explique ce qu’on anticipe et on leur a demandé des fonds d’urgence», explique-t-elle à l’Acadie Nouvelle.

Elle espère également recevoir des fonds de la part de Banques alimentair­es Canada. L’organisme national a lancé une collecte de fonds pour recueillir 150 millions $ afin d’aider les organismes locaux.

DES DIFFICULTÉ­S BIEN RÉELLES

Beaucoup de banques alimentair­es ont aussi un magasin d’articles de seconde main. Les profits servent alors à financer les activités caritative­s. Mais ces magasins sont maintenant fermés comme tous les autres, ce qui ajoute du stress financier aux opérations des organismes.

C’est le cas du Vestiaire St-Joseph à Shediac. Le vestiaire comme tel a fermé ses portes et la banque alimentair­e continue de fonctionne­r avec seulement cinq employés et un peu de bonne volonté.

Le directeur général, Mark LeBlanc, fait partie de ces cinq employés, et il dit que la situation est grave.

«Jusqu’à maintenant, nous n’avons aucun support financier à part les dons de la population, et le gouverneme­nt n’a rien donné pour le moment. On fonctionne avec nos réserves.»

Il garde espoir que le gouverneme­nt provincial versera de l’argent à des organismes comme le sien.

DES SÉQUELLES PERMANENTE­S

Certaines séquelles économique­s de cette crise pourraient bien être permanente­s.

Chantal Sénécal raconte que sa banque alimentair­e a constaté une augmentati­on de 25% de sa clientèle lors de la crise économique de 2008.

Pour la plupart, ces personnes qui étaient nouvelleme­nt aux prises avec l’insécurité alimentair­e n’ont jamais arrêté de fréquenter la banque alimentair­e, ce qui laisse supposer que leurs difficulté­s économique­s ne se sont jamais résorbées. C’est présenteme­nt ce qui se dessine à nouveau, selon Mme Sénécal.

«C’est une question de temps. On sait qu’il va y avoir un gros impact sur l’économie, et que plusieurs entreprise­s n’ouvriront pas de nouveau après ceci. Il faut qu’on se prépare à quelque chose comme 2008, ou peut-être même pire.» ■

«Je ne pense pas que notre gouverneme­nt peut se permettre d’ignorer le fait que nos services sont encore plus nécessaire­s que jamais en ce moment», dit-il.

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Les banques alimentair­es du N.-B. reçoivent 23 000 visites par mois. - Archives À la Une, Chantal Sénécal, dg du Food dépôt alimentair­e de Moncton. - Archives
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