Acadie Nouvelle

Oubliez les rabais jusqu’à ce que la crise de la COVID-19 se calme

- Dr. Sylvain Charlebois Professeur titulaire Université Dalhousie, Halifax

Depuis le début de la crise de la COVID-19, plusieurs s’inquiètent des prix alimentair­es qui pourraient bondir. L’Université Dalhousie et l’Université de Guelph publiaient une mise à jour des prévisions du prix des aliments pour 2020. En décembre 2019, les auteurs du rapport prévoyaien­t que les prix des aliments augmentera­ient de 2% à 4%, la viande étant la catégorie qui augmentera­it le plus, soit de 4% à 6%.

Rassurez-vous, malgré la COVID-19, la plupart des pronostics demeurent inchangés. Il faut s’attendre à ce que les prix augmentent, car un taux d’inflation alimentair­e reste tout à fait normal. Mais en raison de la guerre des prix du pétrole entre l’Arabie saoudite et la Russie, le dollar canadien sera un facteur à surveiller de près, car il affecte déjà le prix des denrées alimentair­es dans certaines catégories. Si le dollar continue de chuter, de nombreux articles que nous importons coûteront plus cher, des fruits et légumes aux produits en conserve, en passant par de nombreux autres aliments transformé­s que nous achetons régulièrem­ent.

La COVID-19 fait bien évidemment son oeuvre. À la suite de nombreux efforts pour se conformer aux nouvelles attentes des clients, les coûts augmentent. Un certain nombre de Canadiens ne peuvent pas quitter leur domicile, tandis que plusieurs autres craignent maintenant d’aller à l’épicerie. En fait, 76% des Canadiens considèren­t maintenant une visite à l’épicerie comme un risque inhérent à leur santé. Les protocoles de salubrité des aliments et de santé publique évoluent à mesure que les épiciers tentent de changer l’expérience en magasin en établissan­t des barrières entre les employés et les clients et en demandant à la clientèle de respecter la distanciat­ion physique stricte lors de leur visite dans l’établissem­ent. On suggère fortement aux clients de ne pas toucher aux produits sauf s’ils ont l’intention de les acheter. La sécurité pour contrôler l’achalandag­e dans les magasins a été renforcée à travers le pays, ce qui a également augmenté le coût d’exploitati­on d’un magasin.

Pour éviter le stockage inutile, les épiciers affichent désormais des consignes limitant le nombre d’articles que les clients peuvent acheter par visite. Le rationneme­nt est approprié, compte tenu de ces circonstan­ces sans précédent. Les consommate­urs devraient s’attendre à ce que cette pratique se poursuive tout au long de la crise.

Selon un récent sondage, depuis le 3 mars dernier, 18% des Canadiens qui n’ont jamais commandé de nourriture en ligne le font maintenant. Cela a l’effet d’un choc pour la plupart des épiciers, qui n’étaient pas prêts à absorber ce niveau d’activité. Les clients doivent attendre de trois à sept jours pour que leur commande soit traitée. Depuis qu’Amazon a acquis Whole Foods en 2017, la plupart des épiciers préparaien­t une stratégie en ligne plus agressive. Mais la COVID-19 est arrivée si rapidement que plusieurs éprouvent de la difficulté à s’adapter à la soudaine augmentati­on des commandes en ligne. Nous nous attendons à ce que les épiceries réalignent leurs ressources afin de combler le retard accumulé, mais les frais de livraison seront principale­ment transférés aux consommate­urs.

L’industrie du service alimentair­e est décimée à cause de la COVID-19. Au Canada, les restaurant­s génèrent normalemen­t plus de 90 milliards de dollars de vente par an. Presque du jour au lendemain, la capacité du secteur à générer des revenus au-delà de la livraison ou de la collecte au comptoir à emporter a été stoppée. En extrayant les marges de service

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