Prenons un moment de répit
Lucie LeBouthillier Bas-Caraquet
Bravo à notre député fédéral, Serge Cormier, pour sa sage décision de prendre position en faveur de retarder la saison de pêche aux crabes dans le golfe de quelques semaines. Ce report permettrait à l’industrie et particulièrement aux usines de transformation d’avoir le temps de mettre en place des mesures sécuritaires pour protéger les employés d’usines. Les capitaines de crabiers et leur équipage, eux aussi sont inquiets, tout en étant dans un terrible dilemme. Espérons que la ministre des Pêches et des Océans, Mme Jordan, prendra cette décision.
Les gens se disent que le crabe sera toujours là, mais que ce soit les pêcheurs ou les travailleurs d’usine, leur santé ou même leur vie, est sur la ligne. Le gouvernement se doit de mettre la santé des travailleurs en priorité sur l’économie. On comprend que le crabe fait partie de l’alimentation, donc un bien essentiel, sauf que plusieurs familles n’ont tout simplement pas le moyen de se payer ce produit de luxe. On ne parle pas de patates ici. Maintenant que tout est arrêté, on se demande qui va acheter ce crabe. Les restaurants sont pratiquement tous fermés à travers la planète. Les États-Unis sont l’épicentre du coronavirus au monde, difficile d’imaginer qu’ils vont acheter du crabe. La Chine est plus préoccupée à produire des équipements de protection médicale contre le virus pour tous les pays que de faire des cocktails et des banquets.
Les experts médicaux disent que dans les deux prochaines semaines, on devrait commencer à voir le pic des malades infectés par la COVID-19. Alors, si on maintient les usines fermées pour ces quelques semaines, on a une chance de faire diminuer le nombre de personnes infectées du coronavirus et d’aplatir cette courbe. Ce qui serait plus rassurant pour tout le monde de partir en mer ou à l’usine, le coeur plus léger.
Tous ensemble donnons-nous un moment de répit pour bien nous préparer afin d’assurer un meilleur départ et surtout un meilleur retour pour tous, que ce soit économique ou médical. Nous sommes tous ensemble dans ceci, soyons solidaires et faisant les sacrifices pour le bien du plus grand nombre, car en fin de compte, si le virus rentre dans un de nos bateaux ou une de nos usines, tous en paieront le prix.
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