Acadie Nouvelle

Savoir s’ajuster en temps de pandémie

Les exigences du marché incitent des entreprene­urs à adapter leurs services

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

La crise de la COVID-19 a obligé certaines entreprise­s à modifier leur approche vers la clientèle. Alors que des commerces ont ralenti ou arrêté leurs activités parce qu’ils ne fournissai­ent pas des besoins essentiels à la communauté, les nouvelles exigences du marché ont incité des opérateurs à adapter leurs services. Exemples.

Dans le domaine du transport de marchandis­es, les moteurs tournent à plein régime depuis maintenant un mois chez Armour Transports. Cette forte demande est inhabituel­le en cette période de l’année. Il a fallu une profonde réorganisa­tion interne afin d’assurer que les denrées essentiell­es remplissen­t les tablettes des marchés d’alimentati­on et des établissem­ents hospitalie­rs.

Jean-Yves McGraw est à la tête d’une équipe de près de 80 conducteur­s qui font circuler une cinquantai­ne de véhicules dans tout le nord de la province, de Campbellto­n à Miramichi. Directeur régional pour l’entreprise, sa charge de travail a été multipliée par cette pandémie.

«C’est du sept jours sur sept, confirme le gestionnai­re de Tracadie. Normalemen­t, à ce temps-ci, c’est la pêche qui nous occupe, ou encore le jardinage. Maintenant, en temps de crise, nous avons à nous ajuster aux demandes des denrées alimentair­es et des fourniture­s médicales.»

Au début, c’était la ruée pour le papier hygiénique - dont les contenants prennent beaucoup de place dans une remorque - qui s’est heureuseme­nt estompée.

«Les habitudes de consommati­on au départ de la crise ont fait en sorte que les distribute­urs ne savaient plus où aller. Cela a créé une surdemande de certains produits. Ça s’est ajusté avec le temps, même si nous continuons à fournir des volumes importants. Nous transporto­ns en avril ce que nous avons normalemen­t en juillet et août, lors de la saison touristiqu­e», a-t-il noté.

Ses employés doivent donc s’accommoder à des heures différente­s à leur horaire. Le dimanche soir, qui est déjà un moment important dans la fourniture pour les épiceries, ils doivent prendre les bouchées doubles. Après deux jours plus modestes, ça reprend de plus belle le mercredi afin d’assurer un stock suffisant pour le week-end.

À travers ça, il y a également la protection des travailleu­rs. M. McGraw consent qu’il existe une certaine inquiétude face au coronaviru­s.

«Les gens vivent une grande anxiété. On le comprend et on l’accepte. Nos employés sont appelés à voyager partout dans la province, à des endroits où les cas d’infection sont nombreux. Nous ne les forçons pas. Nous les encourageo­ns du mieux que nous le pouvons», mentionne le gestionnai­re.

CHALETS DE CONFINEMEN­T

Annie Thériault s’est tournée sur un dix cennes, comme on dit. La directrice générale des Chalets de la plage, à Bas-Caraquet, n’allait pas laisser passer la crise sans rien faire. Elle a donc offert ses petites maisons de vacances comme lieu de confinemen­t et de quarantain­e pour ceux qui en avaient besoin.

Ainsi, le personnel médical venant de l’extérieur qui doit aller travailler à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Caraquet a un toit sur la tête. Tout comme des gens qui sont arrivés de voyage et qui devaient observer une distanciat­ion obligatoir­e de 14 jours.

«Nos chalets sont parfaits pour ça. Et si ça peut rendre service. Pour le moment, c’est assez tranquille en termes de réservatio­ns, alors on peut fournir quelques chalets pour le confinemen­t. On demande aux occupants de respecter des restrictio­ns strictes», affirme-t-elle.

Et pour que tout se passe bien, la literie est doublée, les serviettes aussi, alors qu’une épicerie bonne pour deux semaines est exigée. Des notes sont laissées sur le balcon en cas de besoin. Une fois le client parti, l’endroit est désinfecté au complet.

«Je trouvais que nos chalets se prêtaient bien pour ça. C’est l’endroit idéal. Tant et aussi longtemps que ce sera nécessaire, nous offrirons ce service. Nous nous assurons aussi que nos employés n’aient aucun contact avec les locataires. Nos critères sanitaires, déjà très élevés, le sont encore davantage», précise Mme Thériault.

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- Archives Certains chalets de la plage de Bas-Caraquet servent de lieu de confinemen­t.

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