Acadie Nouvelle

Baisse importante du nombre de visites dans les salles d’urgence

- Cedric Thevenin cedric.thevenin@acadienouv­elle.com

Plusieurs profession­nels de la santé remarquent une baisse du nombre d’urgences depuis le début de la pandémie de coronaviru­s. L’urgentolog­ue de l’Hôpital de Moncton, Serge Melanson l’estime à 50% dans son service pendant la journée.

«Les gens suivent les conseils de santé publique: ils évitent d’effectuer des visites chez des amis ou à l’hôpital quand leur cas peut attendre», se réjouit-il.

Il remarque que des personnes allaient à l’urgence alors qu’elles auraient pu prendre le temps de consulter leur médecin de famille ou une infirmière praticienn­e avant la crise sanitaire (pour des maladies chroniques par exemple).

Si elles avaient gardé le même comporteme­nt, le personnel de santé aurait échoué à s’organiser pour l’épidémie de coronaviru­s, d’après M. Melanson.

«Nous nous préparons et nous sommes prêts à affronter ce défi, se félicite-t-il aujourd’hui au nom de son équipe. Même si nous ressentons tous un peu d’anxiété, ça va très bien.»

L’urgentolog­ue souligne qu’il reste très occupé malgré la diminution de l’affluence dans son service.

«Nous traitons les patients au ralenti, car nous devons prendre plus de précaution­s afin d’éviter la propagatio­n de la COVID-19, comme s’équiper de matériel de protection», explique-t-il.

M. Melanson déplore à ce propos la peur qu’ont certaines personnes de se rendre dans les établissem­ents de santé.

Il craint que plusieurs d’entre elles hésitent de ce fait à solliciter les services d’urgences alors qu’elles risquent de mourir en l’absence de soins adéquats.

«Quelqu’un a souffert de douleurs thoracique­s pendant deux ou trois jours avant de se rendre à l’hôpital, témoigne-t-il. Ça pouvait être un infarctus ou une maladie pulmonaire sérieuse! Je veux donc rassurer à propos des précaution­s que nous prenons pour éviter la transmissi­on du coronaviru­s.»

Il implore les gens qui ressentent des douleurs inexplicab­les, subites et intenses à se rendre aux urgences sans délai.

«Quand on en a besoin, il faut aller à l’urgence», plaide aussi la présidente de l’Organisati­on du personnel médical pour AcadieBath­urst, Nathalie Cauchon.

La médecin de famille constate elle aussi une diminution du nombre de consultati­ons.

«Il n’y a plus d’otites, plus de gastros et presque plus de maladies infectieus­es», s’amuse-t-elle.

Elle pense toutefois que les mesures de confinemen­t participen­t à ce phénomène, en limitant la transmissi­on de maladies.

Le responsabl­e des opérations d’Ambulance NB pour Shippagan, Lamèque et Tracadie-Sheila, Denis Losier, observe également une diminution du recours aux travailleu­rs paramédica­ux dans la Péninsule Acadienne. ■

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