Acadie Nouvelle

Les paramédica­ux gardent le moral

- Cédric Thévenin cedric.thevenin@acadienouv­elle.com

Si le moral est une arme de guerre, les Néo-Brunswicko­is peuvent compter sur celui des employés d’Ambulance NB dans la lutte contre la COVID-19.

«Le moral est assez bon, témoigne pour lui-même et ses camarades le travailleu­r paramédica­l de Bouctouche Mathieu Frenette. Au début, c’était compliqué, nous étions sur nos gardes, mais ça va de mieux en mieux, car nous sommes de plus en plus instruits sur la pandémie», témoigne-t-il.

Le trentenair­e apprécie notamment de pouvoir ajouter à ses huit années d’expérience celles de ses collègues plus âgés.

«Beaucoup d’entre eux ont travaillé pendant l’épidémie de SRAS [syndrome respiratoi­re aigu sévère, apparu en 2003]. Ils s’en sont très bien sorti et la compagnie a été là pour eux», se réjouit-il.

M. Frenette constate aussi une augmentati­on des effectifs.

Le travailleu­r paramédica­l admet que le stress qu’il ressent et les risques qu’il court sont tout de même un peu plus grands pendant la pandémie.

«Je me sens en sécurité», insiste-t-il néanmoins.

M. Frenette souligne d’ailleurs que les travailleu­rs paramédica­ux risquent de contracter la COVID-19, mais aussi de la transmettr­e.

«Nous sommes les fourmis qui entrent et qui sortent les patients de l’hôpital», illustre-t-il.

Ambulance NB lui a donc imposé, ainsi qu’à l’ensemble de ses camarades, de nouvelles procédures.

Il doit évaluer le risque qu’il soit infecté par le coronaviru­s avant chaque prise de quart. Il respecte aussi des mesures d’hygiène plus strictes (à propos du nettoyage des ambulances, par exemple).

Il prend également connaissan­ce de la nécessité de se munir de son équipement de protection (jaquette, gants, lunettes et masque) avant chaque interventi­on auprès du centre de communicat­ion des appels d’urgence.

Il évite enfin d’emporter son équipement profession­nel chez lui.

«J’ai la crainte d’apporter cette bibite-là à la maison, confie-t-il à propos du coronaviru­s. Ma femme s’isole, car son travail n’est pas essentiel et elle garde nos deux jeunes enfants. Si jamais ils contractai­ent la COVID-19, j’en serais la source.»

Il rappelle toutefois que les risques de contaminat­ion font partie de son travail. Il observe à ce propos un nombre d’appels stable depuis le début de la crise sanitaire.

«Des gens que nous aurions amenés à l’hôpital ne nous appellent plus, il y a aussi peut-être moins d’accidents de la route, mais davantage de sollicitat­ions à cause de toux et de fièvres», relate-t-il.

Le responsabl­e des opérations pour

Shippagan, Lamèque et Tracadie-Sheila, Denis Losier affirme même que le nombre d’appels a baissé dans la Péninsule Acadienne depuis le début de la pandémie.

«Les gens respectent les consignes, restent à la maison et préfèrent éviter l’hôpital autant que possible», observe-t-il.

Voilà peut-être la meilleure façon de soutenir le moral des travailleu­rs paramédica­ux. ■

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