Acadie Nouvelle

Le Nouveau-Brunswick prévoit de 550 à 1750 décès liés à la COVID-19

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Selon les plus récentes projection­s, la pandémie de la COVID-19 pourrait faire entre 550 et 1750 victimes au Nouveau-Brunswick au cours des deux prochaines années.

Cette estimation correspond à une situation dans laquelle de 8% à 25% de la population serait infectée, malgré les mesures actuelles de distanciat­ion sociale.

Le nombre de décès anticipés aurait pu être beaucoup plus élevé, atteignant 5600 personnes, si le gouverneme­nt n’avait mis en oeuvre aucune mesure de santé publique, d’après la modélisati­on rendue publique vendredi.

«La pandémie sera constituée d’une série de vagues, car il n’existe toujours aucun vaccin», avance René Boudreau, sous-ministre adjoint à la Santé.

Jusqu’à présent, le Nouveau-Brunswick a réussi à «aplatir la courbe», évitant une augmentati­on rapide du nombre de cas, comme en Espagne, en Italie ou aux États-Unis.

Les autorités sanitaires indiquent que la province se maintient sous la moyenne canadienne et suit pour le moment la même trajectoir­e que la Corée du Sud, un pays pris en exemple pour son excellente gestion de la crise sanitaire.

«La situation est encouragea­nte pour le Nouveau-Brunswick à ce point-ci, mais nous aurons besoin de plusieurs semaines de données.»

Si la tendance actuelle se poursuit, le secteur hospitalie­r néo-brunswicko­is devra traiter jusqu’à 13 patients en soins intensifs d’ici le 30 avril.

Dans le cas d’un scénario calqué sur l’expérience de l’Italie du Nord, les hôpitaux de la province auraient pu recevoir jusqu’à 84 patients en soins intensifs ce mois-ci, alors que seulement 82 lits sont disponible­s.

«On utilise ces chiffres pour se préparer au pire, qui peut arriver très vite. Ces scénarios nous aident à juger de la capacité de nos hôpitaux et à mieux planifier», souligne René Boudreau.

Le gouverneme­nt prévoit que 15 décès pourraient survenir jusqu’à la fin d’avril. Un scénario à l’italienne ferait grimper le nombre de décès à 132.

«C’est une estimation basée sur le même niveau de discipline que les Néo-Brunswicko­is ont montré jusqu’à présent. J’espère que je me trompe et que les décès seront inférieurs à cela», a déclaré le ministre de la Santé, Ted Flemming.

«C’est le public qui fera baisser ce nombre.» Le politicien appelle la population à ne pas se relâcher.

«Personne ne se retrouvera sans lit, même dans le pire des scénarios. Cela pourrait changer si nous ne faisons pas preuve de discipline», mentionne-t-il.

«Si nous devenons laxistes et complaisan­ts, nous pourrions rapidement doubler le nombre de cas en une semaine. La partie n’est pas gagnée dès la première mi-temps. Ça n’est pas parce que l’on mène qu’il faut sortir le champagne et cesser de surveiller la rondelle.»

Ces modèles ont été établis par responsabl­e de la Santé publique et du ministère de la Santé, et le groupe de travail de lutte contre la pandémie, en se basant sur ceux créés par l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britanniqu­e.

«C’est là où nous en sommes aujourd’hui, mais cela peut changer chaque jour», indique Ted Flemming.

Selon lui, la fermeture rapide des écoles et de strictes règles de distanciat­ion sociale ont permis à la province de garder la situation sous contrôle.

«Les pays qui n’ont pas réagi se sont rapidement retrouvés dans une très mauvaise posture.»

La province a recensé vendredi un total 112 cas confirmés, désormais dispersés à travers toutes les zones de santé. Pas moins de 60 patients sont déjà guéris. Cinq personnes sont hospitalis­ées et trois d’entre elles ont été placées en soins intensifs.

Autre signe encouragea­nt, la province n’enregistre qu’un test positif pour 58 tests effectués, une propositio­n bien plus faible qu’au Québec qui compte un test positif sur 13 tests réalisés. ■

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Hugh John Flemming - Archives

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