Acadie Nouvelle

: aussi peu subtile que son titre

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Les films mettant en vedette un duo de policiers mal assortis sont fréquents au cinéma. 48 Hours, Bad Boys, Lethal Weapon et leurs suites ont tous connu du succès. On ne peut en dire autant de Coffee & Kareem (Netflix), une oeuvre à la limite offensante qui est aussi peu inspirée que son titre.

Kareem (Terrence Little Gardenhigh), un jeune noir âgé de 12 ans, accepte très mal que sa mère célibatair­e fréquente Coffee, un policier blanc (Ed Helms) de Detroit.

Tellement que le garçon est prêt à payer un trafiquant de drogue pour tuer son nouveau beau-père (vous voyez comme ça vole haut...).

Lors de sa rencontre avec le criminel en question, Kareem est malgré lui témoin du meurtre d’un policier.

Il n’en faut pas plus pour qu’il devienne la cible du gang du trafiquant.

Pour survivre, Kareem n’a d’autre choix que se tourner vers son nouveau beau-père. Malheureus­ement pour lui, Coffee n’est pas le policier le plus compétent...

UN PRÉTEXTE

Coffee & Kareem est un prétexte de film. Quelqu’un quelque part a jugé que Terrence Little Gardenhigh était dégourdi pour son âge et qu’il pourrait être la vedette d’une comédie.

Le résultat est un film qui repose exclusivem­ent sur la prémisse très bancale (et peu originale) du conflit entre Kareem et Coffee.

Tout ça est extrêmemen­t prévisible. Comme on pouvait le prévoir dès la première minute, les deux lascars finissent par s’aider à devenir meilleurs et à s’apprécier.

Le récit traite également d’un ennuyeux complot dans lequel des policiers sont impliqués dans un trafic de drogues avec des Canadiens français. Contrainte­s budgétaire­s obligent, il y a moins d’une dizaine de personnage­s dans le film, de sorte qu’il est assez facile de deviner qui sont les flics corrompus...

Et quand la scène d’action la plus rigolote d’un film implique deux voitures qui se poursuiven­t au ralenti pendant une minute dans un carrefour giratoire, vous savez que vous avez affaire à un navet.

OFFENSANT

Reste que le pire avec Coffee & Kareem, c’est le niveau de son humour.

Il peut être déridant au début d’entendre un enfant prononcer des jurons, mais à la 300e fois, le gag a depuis longtemps perdu toute sa saveur.

Les insultes que s’échangent Coffee et Kareem sont de plus homophobes et racistes, ce qui n’a absolument rien d’amusant.

Les artisans du film se défendront sûrement en disant que leur oeuvre se veut satirique. Je leur répondrai que pour être satirique, un film doit d’abord être drôle et subtil. ■

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Kareem et Coffee ont un talent spécial pour se mettre les pieds dans les plats. - Gracieuset­é

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