Acadie Nouvelle

Les enjeux du Théâtre du Trémolo avec le COVID19

- Gaétane Lévesque-Dupont gaetane195­3@hotmail.ca

Tout le monde affronte cette période de turbulence dans notre vie et le Théâtre du Trémolo n’y échappe pas.

Nous avons choisi notre production pour avril 2020 l’an dernier après notre dernière pièce et voici que tout est sur la glace. Nous savions que cette année nous aurions à relever tout un défi: Fort La Tour, pièce écrite par Emma ,aché, auteure acadienne, texte historique qui compte 26 rôles. Et en plus, nous voulions nous conformer le plus possible à l’époque, c’est-à-dire en 1631, année où Charles de Saint-Étienne de la Tour choisit Portland Pointe pour en faire son poste de traite fortifié, le plus grand et le plus riche de l’Acadie.

Cette pièce coïncidait également avec l’ouverture officielle du site historique Fort La Tour, à Saint-Jean: site archéologi­que important pour l’histoire acadienne de notre ville autant que pour notre province et qui serait remis en scène par un comité de développem­ent du site existant.

Nous nous étions donné comme défi de respecter le côté historique de la pièce dans son interpréta­tion, ses décors, ses costumes et ses accessoire­s.

Dès mai 2019, plusieurs comédiens commençaie­nt déjààappre­ndrelesdia­logues de leur rôle, d’autres faisaient les recherches sur l’histoire et sur les personnage­s de l’époque ainsi que sur l’influence qu’ils ont eue sur la suite de notre histoire.

Quand on dit tout est en danger d’être repoussé ou même annulé: ce qui veut dire des centaines d’heures consacrées à apprendre le texte, de nombreuses rencontres de lecture, de recherche sur l’époque par l’équipe de mise en scène, de confection de décors et d’accessoire­s. Et que dire des costumes, il a fallu faire la recherche des habits d’époque, achat de tissus, prises des mesures et confection par une équipe de bénévoles qui ont mis leur routine sur pause pour respecter les délais et des heures de pratique à raison de deux fois par semaine, déplaçant à chaque fois une vingtaine de personnes.

Ne perdant pas espoir, nous continuons à pratiquer nos dialogues, deux fois la semaine, mais d’une façon sécuritair­e pour tous à l’aide de la technologi­e et en restant isolés à la maison.

Nous sommes écartés entre le désir de continuer et de ne pas jeter à l’eau ces heures d’effort, et bien sûr notre devoir de citoyen de notre communauté, mais aussi de notre planète entière.

Toute révolution sociale a toujours passé par les artistes et les saltimbanq­ues de toutes les époques et comme vous pouvez le voir à travers les réseaux sociaux c’est toujours le cas: nos artistes, toutes nationalit­és confondues, nous prouvent encore leur sensibilit­é et leur bon sens en nous exhortant à respecter le confinemen­t.

Nous, les Trémolos, nous vous invitons à nous imiter: si vous ne travaillez pas dans un service essentiel, nous vous demandons de rester à la maison, de communique­r par les moyens technologi­ques à votre dispositio­n et d’aimer suffisamme­nt les vôtres et les nôtres pour les protéger de la contagion.

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