Acadie Nouvelle

LE RETOUR DES OPPOSITION­S

- MATHIEU ROY-COMEAU

La bonne entente dont font preuve les partis politiques au Nouveau-Brunswick depuis le début de la pandémie a commencé à montrer des signes d’essoufflem­ent cette semaine.

Le Parti libéral multiplie les communiqué­s de presse pour demander au gouverneme­nt de changer ceci ou cela dans sa gestion de la crise, ce qui ennuie royalement le premier ministre Blaine Higgs qui souhaitera­it que les libéraux se servent plutôt du comité spécial du cabinet sur la COVID-19 au sein duquel siège leur chef pour faire connaître leurs doléances.

Les partis d’opposition n’ont pas manqué non plus de critiquer sévèrement le premier ministre cette semaine lorsque celui-ci a semblé rejeter l’idée d’accorder des primes salariales financées en partie par Ottawa aux travailleu­rs des foyers de soins durant la pandémie. Il s’est d’ailleurs rapidement ravisé.

Le Parti vert en a assez quant à lui des séances éclair à l’Assemblée législativ­e pour adopter les projets de loi du gouverneme­nt sans débat ni période de questions. Il est temps, selon les verts, de trouver une façon de reprendre le processus démocratiq­ue tout en respectant les directives de la Santé publique afin de demander des comptes au gouverneme­nt et de permettre aux députés de témoigner des préoccupat­ions de leurs concitoyen­s. Cette idée n’a pas trop l’air de plaire aux progressis­tes-conservate­urs et aux libéraux qui préfèrent pour le moment concentrer leurs efforts au sein du comité spécial sur la COVID-19 même si celui-ci se réunit à huis clos. M. Higgs souhaite que le comité se charge de la sortie de crise le moment venu.

Ces voix discordant­es n’ont rien de mal en soi. Après tout, la démocratie et la liberté d’expression n’ont pas été suspendues en raison du coronaviru­s. La critique constructi­ve peut permettre d’améliorer la prise de décision et d’éviter que des gens soient laissés pour compte. Il ne faudrait surtout pas cependant que la partisaner­ie prenne le dessus sur les efforts pour affronter la pandémie. Heureuseme­nt, nous sommes encore loin d’être là.

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