Acadie Nouvelle

Fusillade au Angie’s: témoignage annulé pour cause de «symptômes» de COVID-19

- Alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Ryan Douthwrigh­t, témoin d’une fusillade devant le bar Angie’s, aurait avisé des policiers qu’il avait des symptômes ressemblan­t à la COVID-19 mardi avant-midi, juste avant d’entrer dans la salle du tribunal.

Il ne témoignera donc pas au procès d’Olivier Tumba, accusé de tentative de meurtre et de voies de fait graves.

La procureure Sylvie Godin-Blanchard clarifie cependant qu’elle aurait demandé un ajournemen­t si elle avait jugé que le témoignage de M. Douthwrigh­t avait été essentiel au déroulemen­t du procès.

À en croire une vidéo de sécurité, Ryan Douthwrigh­t aurait toutefois été témoin oculaire d’une fusillade ayant fait deux blessés devant le bar Angie’s Show Palace à Dieppe, le 9 octobre.

La procureure tente d’établir un fil conducteur entre les événements de cette soirée-là. Elle a fait appel à pas moins de 9 agents de la GRC, lundi et mardi, pour qu’ils témoignent de leurs souvenirs du 9 octobre.

Pendant leurs témoignage­s au palais de justice de Moncton, des policiers ont dit reconnaîtr­e M. Douthwrigh­t dans des vidéos de sécurité du bar Angie’s Show Palace, à Dieppe.

Des témoins policiers ont affirmé que ce dernier avait aussi une arme en sa possession ce soir-là.

On peut y voir un homme - la police affirme qu’il s’agit d’Olivier Tumba - faire feu à plusieurs reprises en direction de trois autres personnes. Une de ces personnes serait M. Douthwrigh­t.

Les deux autres hommes dans la ligne de mire du tireur, Alain Bweso et Joey Goguen, ont été atteints par des coups de feu à la poitrine et à la jambe respective­ment.

Ces derniers n’ont pas collaboré avec les autorités lorsqu’elles tentaient d’élucider le crime, selon des policiers.

La constable Karine Denis Godin, l’une des premières à arriver sur la scène de la fusillade, a témoigné qu’elle a découvert Alain Bweso étendu sur le sol, baignant dans son sang. Les coups de feu l’auraient atteint à la poitrine, au poignet et à la cheville.

Un Ryan Douthwrigh­t énervé et «hystérique» avait enlevé son t-shirt et le pressait sur la poitrine de M. Bweso pour arrêter le saignement.

«Je me souviens d’avoir pensé “comment cela n’a pas frappé son coeur? Comment peut-il encore être en état de parler?”», dit la policière.

Lorsqu’elle a pris le relais pour tenter d’arrêter l’hémorragie, le blessé saignait tellement que le sang est passé au travers des gants de cuir de la policière, et ses mains étaient ensanglant­ées lorsqu’elle a enlevé ses gants.

Plusieurs éléments de preuve ont été retrouvés sur les lieux de l’attaque, dont des douilles de balles de fusil de calibre 9mm, des traces de sang, des impacts de balle et un pistolet noir de calibre ,22. Le numéro de série de cette arme avait été effacé.

Celui qui a recueilli ces éléments de preuve, le constable Richard Belliveau, était le dernier policier à témoigner mardi.

Pendant le contre-interrogat­oire mené par l’avocat de la défense, Robert Rideout, le policier confirme à nouveau qu’il n’a pas trouvé de traces d’ADN ni d’empreintes digitales d’Olivier Tumba sur la scène du crime.

Le pistolet noir de calibre ,22 était la seule arme retrouvée sur la scène du crime par le constable Richard Belliveau.

Celui-ci a témoigné qu’il n’avait pas l’expertise requise pour déterminer si cette arme avait servi à faire feu en direction des trois hommes. Il ne sait pas non plus si le pistolet est le même que transporta­it Ryan Douthwrigh­t dans la vidéo de sécurité. ■

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