Acadie Nouvelle

Travailleu­rs d’usine inquiets

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Avec la pêche au crabe qui commence vendredi, les travailleu­rs d’usine de crabe devront également reprendre le travail au début de la semaine prochaine. Jean-Maurice Leclair est le président du syndicat de travailleu­rs de l’usine Ichiboshi, à Caraquet. Pour le dire simplement, Jean-Maurice Leclair est reconnaiss­ant des mesures prises par son employeur pour protéger les travailleu­rs. Ils seront notamment fournis avec de l’équipement de protection individuel­le et l’entreprise a instauré diverses mesures, comme la prise de températur­e des employés et le contrôle des entrées et sorties.

Cela dit, le travailleu­r d’usine d’expérience demeure inquiet. Il aurait préféré que le gouverneme­nt fédéral annule tout simplement la saison de pêche au nom de la sécurité et de la santé de la population.

Des cas de transmissi­on de la COVID-19 ont eu lieu à l’intérieur de plusieurs usines de transforma­tion d’aliments en Amérique du Nord. Près de chez nous en Gaspésie, six employés de l’entreprise E.Gagnon et Fils ainsi qu’un homme de pont, ont été atteint de la maladie au début avril. Après plus de deux semaines d’arrêt, l’usine a repris ses activités en début de semaine. «Les travailleu­rs sont inquiets de rentrer au travail. Il y en a qui ne rentreront pas. Il y en a qui m’ont appelé en larmes. Ils ont peur.»

Bien que la COVID-19 semble avoir épargné la Péninsule acadienne jusqu’à maintenant, Jean-Maurice Leclair craint une éclosion de la maladie dans la région. Afin d’accumuler suffisamme­nt d’heures de travail pour être admissible­s aux prestation­s de l’assurance-emploi à l’automne, plusieurs travailleu­rs saisonnier­s n’ont pas un seul emploi. Il est fréquent qu’ils travaillen­t dans deux ou

trois usines, fait-il savoir.

«Ça fait beaucoup de déplacemen­ts. Il y a donc plus de risques que les gens tombent malades dans la Péninsule acadienne. Je ne peux parler pour les autres endroits, mais je sais que chez nous, il y a des gens qui vont aussi travailler à Grande-Anse, à Saint-Simon, même à Néguac. Ils veulent avoir le maximum de semaines pour avoir le chômage.»

Étant donné la situation mondiale et les questions entourant la demande à l’internatio­nale pour les fruits de mer du Nouveau-Brunswick, M. Leclair se demande si les travailleu­rs parviendro­nt même à accumuler le nombre de semaines nécessaire­s pour se qualifier à l’assurancee­mploi.

«Nous ne sommes pas des millionnai­res. On survit à peine. On ne peut pas tous travailler pour le gouverneme­nt ou être médecins ou avocats.» – DC

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