Acadie Nouvelle

Tuerie en Nouvelle Écosse: pourquoi la GRC n’a pas envoyé d’alerte?

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Pendant qu’un «tireur actif» se déplaçait dimanche matin en Nouvelle-Écosse, le consulat américain à Halifax envoyait des alertes par courriel à ses ressortiss­ants pour les prévenir du danger, alors que la GRC se tournait vers Twitter pour transmettr­e des mises à jour de la chasse à l’homme.

Certains se sont demandé depuis pourquoi aucune alerte d’urgence n’avait été transmise via les téléphones portables et les téléviseur­s des Néo-Écossais, comme en cas d’orages violents par exemple, alors qu’une cavale meurtrière était en cours, qui fera finalement 23 morts, dont le tireur.

Lorsqu’on a demandé au premier ministre Stephen McNeil pourquoi la province n’avait pas émis d’alerte d’urgence en se basant sur les informatio­ns du fil Twitter de la GRC, il a répondu que les responsabl­es des urgences ne pouvaient pas agir avant que la police n’ait préparé un message dûment approuvé. Or, «aucun message n’a été reçu de la GRC, même si le Bureau avait communiqué plusieurs fois au cours de la matinée avec la police fédérale», a soutenu le premier ministre.

Le surintenda­nt de la GRC Chris Leather a rappelé que la police avait reçu un premier appel pour des coups de feu à Portapique à 22h26 samedi soir.

Une fois arrivés sur place, les policiers ont déterminé qu’il y avait eu homicide mais ils n’ont pas réalisé avant dimanche matin, 8h02, que le suspect avait quitté la scène du crime, a expliqué l’officier de la GRC.

Le Bureau des mesures d’urgence a contacté la GRC à 10h15 pour discuter d’une alerte à la population, et la police fédérale était en train de préparer un message d’alerte lorsque le suspect a finalement été abattu par les policiers près de deux heures plus tard, a indiqué M. Leather mercredi.

Marcia R. Seitz-Ehler, porte-parole du consulat américain à Halifax, a déclaré que l’avertissem­ent par courriel provenait des informatio­ns du compte Twitter de la GRC. On prévenait les ressortiss­ants américains en Nouvelle-Écosse qu’un tireur était actif à Portapique et on demandait aux gens de rester chez eux, les portes verrouillé­es. «C’est la procédure, en cas d’urgence, d’alerter les citoyens américains de la région», a-t-elle dit.

Les résidents de certaines des cinq communauté­s où le tueur a frappé ont déclaré qu’ils auraient changé leur comporteme­nt si une alerte avait été envoyée. David Matthews et sa femme se promenaien­t à Wentworth, dimanche matin, quand ils ont entendu un bruit qui pouvait ressembler à un coup de feu. En rentrant chez eux, des amis les appelaient pour leur dire qu’il y avait un tireur actif en liberté dans les environs. Ils ont appris plus tard qu’un autre promeneur avait été abattu ce matin-là, sur une route près de là. - La Presse canadienne ■

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