LES CRABIERS EN MER
Malgré des circonstances mondiales particulières, la pêche au crabe des neiges a pris son envol dans la zone 12, qui regroupe plusieurs régions du sud du golfe du Saint-Laurent.
À Shippagan, l’importante flottille de crabiers a pris le large vers 10h vendredi. Contrairement aux années précédentes, une petite foule n’a pu se rassembler sur le quai pour assister au grand départ.
En raison de la COVID-19, les installations portuaires sont fermés au public jusqu’au 30 juin. Cela est également le cas à Lamèque, à Caraquet et ailleurs.
Tout de même, une poignée de gens se sont rendus sur un quai à l’arrière de l’Aquarium et du Centre marin du NouveauBrunswick, à Shippagan, pour voir les navires se diriger vers le large.
La zone 12 concerne aussi les crabiers des Îles-de-la-Madeleine, de la Gaspésie, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-PrinceÉdouard.
Cette année, le total admissible des captures (TAC) dans la zone 12 s’élève à 27 203 tonnes pour l’ensemble du golfe, soit une baisse par rapport à 2019. L’an dernier, le TAC a été de 32 480 tonnes.
Cependant, en raison des circonstances causées par la COVID-19, la pêche au crabe des neiges pourrait être assujettie à une limite des prises par expédition de pêche. Pêches et Océans Canada avisera l’industrie dans l’éventualité que des limites soient imposées.
La pêche prendra fin le 1er juillet 2020 à minuit, heure de l’Atlantique. Tous les casiers devront être retirés de l’eau avant la fin de la journée du 30 juin, mais le débarquement des casiers et du crabe peut s’effectuer le 1er juillet.
BALEINES NOIRES
En plus de la COVID-19, le retour des baleines noires dans les eaux du golfe du Saint-Laurent demeure une source de préoccupation pour les pêcheurs et le reste de l’industrie.
Les pêcheurs devront à nouveau se conformer à des règlements visant à protéger ce mammifère marin en voie de disparition.
Il reste environ 400 baleines noires dans le monde et seulement un tiers d’entre elles sont des femelles en âge de procréer.
Cette année, Pêches et Océans Canada a mis en place un nouveau protocole de fermeture saisonnière dans les eaux du golfe.
Au lieu d’instaurer une zone de fermeture statique en début de saison - elle a été abolie -, des fermetures seront appliquées dans les régions où des baleines noires seront détectées plus d’une fois en 15 jours.
Autrement dit, l’ensemble de la zone 12 sera ouverte à la pêche, tant qu’aucune baleine noire ne sera observée. Les régions touchées demeureront fermées jusqu’au 15 novembre.
Pêches et Océans Canada compte aussi se servir de la technologie acoustique sousmarine pour détecter la présence de baleines plus rapidement, en plus de poursuivre des observations visuelles par avion et dans des navires.
Par ailleurs, les pêcheurs de homard et de crabe du Canada atlantique et du Québec devront marquer leurs engins de pêche fixes non surveillés avec des cordes de couleurs.
Si un cas d’empêtrement devait avoir lieu, cette mesure a pour objectif de faire la distinction entre les cordages utilisés par les pêcheurs canadiens et américains.
Certains pêcheurs se sont également portés volontaires pour mettre à l’essai de nouvelles pièces d’équipement visant à minimiser les empêtrements avec les baleines. Selon Joël Gionet, président de l’Association des crabiers acadiens, les essais de l’automne dernier ont été prometteurs.
«Le taux de réussite avait été de 100%. On va donc pouvoir l’essayer directement sur le terrain pour voir si ça fonctionne vraiment en mer, dans les intempéries et tout ça», nous a-t-il dit il y quelques jours.
SÉCURITÉ DANS LES USINES
Qui dit pêche, dit retour des travailleurs saisonniers dans les usines de transformation de la Péninsule acadienne.
En principe, les crabiers reviendront avec leurs premières cargaisons dimanche ou lundi. Le crabe prendra ensuite le chemin des usines.
En raison de la COVID-19, les entreprises ont pris de nombreuses mesures pour mieux protéger les employés, comme du plexiglas entre chaque station de travail ainsi que le port obligatoire d’une visière longue, de lunettes et de masques.
Les équipes de travailleurs entreront dans les édifices par groupes restreints. Aucun croisement ne sera toléré. En tout temps en dehors des installations de traitement (cafétéria, toilettes, etc.), la distanciation d’au moins deux mètres sera obligatoire. La température des employés sera prise à l’entrée, a récemment expliqué Gilles Thériault, président de l’Association des transformateurs de crabe du Nouveau-Brunswick.
Des restrictions s’appliquent même à l’extérieur des lieux des usines. L’employeur limitera à deux le nombre de personnes dans une automobile en cas de covoiturage.
Il y aura le conducteur et le passager devra s’asseoir à l’arrière, en diagonale. Le conducteur aura aussi le mandat de nettoyer et de désinfecter son véhicule. ■