Acadie Nouvelle

Festival Frye: une marche poétique avec Jonathan Roy

- Sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

La distanciat­ion sociale incite les écrivains à explorer de nouvelles formes d’expression littéraire, note le poète Jonathan Roy qui propose un vidéopoème aux allures de marche poétique au Festival Frye, à Moncton.

Le printemps est une saison habituelle­ment très chargée pour les écrivains. Salons du livre, festivals et événements de toutes sortes font partie du menu littéraire. Confinemen­t oblige, plusieurs de ces événements doivent se réinventer et revoir leur façon de faire les choses.

À l’occasion du Mois de la poésie, le poète de Caraquet a présenté une vidéo en direct sur Facebook.

«J’avais aimé l’expérience, mais il reste que je pense que pour moi, il manquait quelque chose qui est transmis juste devant public… Avec le Frye, j’ai eu le goût de proposer une vidéo avec un poème enregistré, mais dont les images ne sont pas moi», a expliqué l’auteur du recueil Savèches à fragmentat­ion.

Pour le festival, il a voulu offrir une lecture qui ressemble le plus possible à ce qui se dégage d’une prestation devant public. Afin d’accompagne­r sa lecture à voix haute, il a filmé sa marche quotidienn­e à Caraquet.

«Ce que j’aime de ce nouveau médium, c’est que ça nous pousse à trouver de nouvelles façons d’exprimer et d’explorer la poésie. D’une façon, ça alimente la création.»

Il offrira d’ailleurs un autre vidéopoème pour la Journée du poème le 30 avril et possibleme­nt aussi pour le Salon du livre de Sudbury qui propose une édition virtuelle.

Jonathan Roy précise que la création d’une vidéo demande un peu plus de temps que la préparatio­n d’une lecture devant public.

Un an après avoir lancé son deuxième recueil, Savèches à fragmentat­ion, le poète acadien est donc de retour au Festival Frye pour en faire la lecture. En plus d’un extrait de son recueil, il présentera aussi un poème frais et inédit.

«C’est en quelque sorte mon poème du confinemen­t», a souligné l’auteur.

«C’est comme des fragments que j’ai rapiécés ensemble, des fragments qui avaient ce thème de la solitude et du temps qui tourne en rond.»

Le poète constate que la crise sanitaire et l’isolement social l’amènent à écrire différemme­nt, c’est-à-dire de façon plus brève. Ses textes suscitent, entre autres, une réflexion sur le temps. Tout comme d’autres artistes, il confie toutefois qu’il a du mal à instaurer une routine d’écriture dans le contexte actuel.

Jonathan Roy, qui est aussi le directeur artistique du Festival acadien de poésie suit de très près les nouvelles propositio­ns du Festival Frye et d’autres événements littéraire­s dans cette situation de distanciat­ion physique. À son avis, ces événements prouvent qu’il est possible de faire les choses autrement et de s’adapter.

«Pour l’instant, on attend encore de voir les consignes à plus long terme pour annoncer ce qu’on fera avec le Festival acadien de poésie, qui aurait normalemen­t eu lieu en période estivale. On sait que ça ne pourra pas se faire comme à l’habitude, mais on sait aussi qu’il y aura sûrement un grand besoin de poésie rendu là.»

Jonathan Roy a publié deux recueils aux Éditions Perce-Neige. Son premier ouvrage Apprendre à tomber, paru en 2012, a été couronné du Prix Antonine-Maillet-Acadie-Vie.

Le poète participe à la lecture collective virtuelle, L’heure du thé, ce dimanche 26 avril à 13h, qui clôturera le Festival Frye.

Voici un extrait de son poème inédit sur le confinemen­t:

Je voudrais dire

Je ne sais plus quelle heure il fait Je ne sais plus quel jour je suis Je ne sais plus lire l’heure

Je ne sais plus lire mes humeurs Je ne sais plus lire ■

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Le poète Jonathan Roy. - Gracieuset­é: Joanie Roy
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