Acadie Nouvelle

Le foyer des Leafs devient une cuisine géante

- Neil Davidson

Le Scotiabank Arena, l’amphithéât­re des Maple Leafs et des Raptors de Toronto, a été transformé en cuisine géante pendant la pandémie de la COVID-19.

Le même parterre où Kawhi Leonard a réussi l'incroyable panier qui a guidé les Raptors à une victoire contre les 76ers de Philadelph­ie en mai dernier abrite désormais une grande chaîne de production alimentair­e.

Maple Leaf Sports & Entertainm­ent (MLSE), en collaborat­ion avec ses partenaire­s, vise à préparer 10 000 repas par jour à l'intention des travailleu­rs de la santé de première ligne de Toronto et à leurs familles ainsi qu'aux plus vulnérable­s de la ville via des organismes communauta­ires et des refuges.

MLSE planifie poursuivre le programme cinq jours par semaine au moins jusqu'en juin, livrant un demi-million de repas.

«Ce sera très utile», a précisé le président-directeur général de MLSE, Michael Friisdahl, qui considère le projet comme un moyen pour son entreprise de répondre à un besoin de la communauté en période de crise.

L'opération a commencé avec 2800 repas par jour et n'a cessé d'augmenter.

«Nous apprenons au fur et à mesure, a déclaré Dan Morrow, viceprésid­ent des aliments et boissons de MLSE. Nous avons appris que la cuisson de 5000 livres de pâtes prend beaucoup de temps.»

Un jour cette semaine, on a préparé 17 000 litres de chili et une quantité équivalent­e de riz à l'aide de marmites géantes de 120 litres. Une autre journée, c'était 100 litres de marinade épicée et 1700 livres de cuisses de poulet.

DÉFI OPÉRATIONN­EL

L'opération implique actuelleme­nt près de 20 chefs et une cinquantai­ne d'autres personnes – des gestionnai­res de MLSE ayant une expérience culinaire comme le directeur général d'e11even, le restaurant chic de MLSE situé à côté du resto-bar Real Sports. Le nombre total passera à 90 travailleu­rs, dont un tiers de chefs, lorsqu'ils passeront à la vitesse supérieure avec 50 000 repas par semaine.

Le directeur culinaire de MLSE, Chris Zielinski, est habitué à nourrir des milliers de personnes le soir de match, d'une simple tranche de pizza à un contre-filet à 95$ et une assiette de fruits de mer à 150$.

Mais généraleme­nt, il a une équipe beaucoup plus importante pour le faire. Le besoin de distanciat­ion sociale a réduit les effectifs.

«Ici, vous allez trouver que beaucoup de gens sont très passionnés par leur travail, a noté Zielinski. Ils sont passionnés par cette cause.»

«Cette équipe est disposée à relever tous les défis, à déterminer comment rendre le processus transparen­t et sûr», a-t-il ajouté.

Le besoin de distanciat­ion sociale est favorisé par la grandeur des lieux. L'opération mobilise actuelleme­nt cinq cuisines, la majeure partie des aliments étant cuits dans la cuisine principale de l'aréna. Ils ont utilisé le Hot Stove Club, par exemple, pour préparer et cuire des pommes de terre.

Il y a neuf cuisines en tout, et d'autres seront mises à contributi­on au fur et à mesure que le nombre de repas augmente.

Dans le passé, la plus grande cuisine était occupée de 40 personnes. Maintenant, le nombre est limité à huit.

«Normalemen­t, nous nous entassons ici et tout le monde travaille côte à côte. Mais cela ne fonctionne plus», a expliqué Zielinski.

Ils ont également établi des itinéraire­s dans l'amphithéât­re pour gérer les déplacemen­ts des personnes et de la nourriture, du quai de chargement à la cuisine en passant par la chaîne de montage des repas.

«Nous ne savons pas vraiment exactement, mais je peux vous dire que nous avons eu beaucoup de discussion­s sur la façon dont nous allons gérer cela une fois que nous reprendron­s les affaires, car évidemment, les circonstan­ces seront différente­s. Nous ne connaisson­s pas encore la réponse, mais nous allons être prêts pour ce qui s'en vient.»

Le menu dépend des dons et des fournisseu­rs de certains aliments provenant de Second Harvest, une organisati­on caritative d'aide alimentair­e qui récupère les aliments invendus avant qu'ils ne deviennent des déchets et les redistribu­e aux organismes de services sociaux.

Les chefs de MLSE regardent les aliments à leur dispositio­n, puis rassemblen­t leurs idées et décident de ce qu'ils peuvent pour préparer un repas sain.

MLSE a commencé à réfléchir au projet il y a environ trois semaines, en faisant d'abord appel à Bell Canada et Rogers Communicat­ions, tous deux copropriét­aires de MLSE, ainsi que les principaux commandita­ires, la Banque Scotia et la banque Tangerine.

D'autres ont également emboîté le pas, notamment le Team Toronto Fund, la Toronto Maple Leafs Alumni Associatio­n, Sobey's, Sysco, Maple Lodge Farms, Dairy Farmers of Ontario, Maple Leaf Foods, McCain Foods et Coca-Cola. Ils ont fourni une aide financière, des services ou des dons de nourriture. ■

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– PC: Chris Young

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