Chute de la production agricole en vue
À la ferme Michaud, c’est la consternation. Le producteur de Bouctouche envisage déjà réduire sa production de 70%.
«Le monde ne le réalise pas, mais les impacts seront dévastateurs, avance le propriétaire Christian Michaud. On peut s’attendre à des faillites pour plusieurs exploitations, on peut s’attendre à une hausse des prix des fruits et des légumes.»
Le fermier a eu du mal à trouver le sommeil la nuit dernière. Il assure qu’il lui sera impossible de remplacer cette maind’oeuvre essentielle.
«Il faudrait trois à quatre travailleurs locaux pour chaque travailleur étranger. Ce sont des employés d’expérience, même moi je ne peux pas les suivre! Il y a deux ans, nous avons récolté uniquement avec des travailleurs locaux et nous ne sommes presque pas passés au travers. C’était l’enfer, je ne veux pas vivre ça de nouveau.» L’Union nationale des fermiers au N.-B., l’Alliance Agricole du N.-B. et la coopérative La Récolte de Chez Nous Co-op ont publié dès mardi une déclaration commune dénonçant la mesure.
«Les travailleurs étrangers temporaires font partie intégrante de la production alimentaire au Nouveau-Brunswick, peut-on lire dans le communiqué. Notre province rend difficile, voire impossible, pour les fermes d’assurer la production, d’autant plus que la saison commence dans un climat d’incertitude et d’instabilité. Cela est aussi dévastateur sur le plan financier pour des centaines de familles des employés à qui on a promis un emploi. Même si des employés d’autres secteurs ou des étudiants les remplacent, personne ne sera là pour assurer la récolte lorsque les autres emplois rouvriront et que l’école commencera.» Christian Michaud espère que leur message sera entendu.
«La sécurité alimentaire est plus importante que l’ouverture des terrains de golf», lâche-t-il.