La directive complique la tâche des usines de transformation
L’interdiction d’entrée imposées aux travailleurs étrangers temporaires contrarie les plans des usines de transformation des produits de la mer, à deux semaine du lancement de la pêche printanière au homard dans le sud du golfe du Saint-Laurent.
À Cap-Pelé, le nouveau règlement du gouvernement provincial a pris de court la direction de Cape Bald Packers. «Nous avons appris la nouvelle quelques minutes après qu’un vol nolisé quittait Toronto pour faire venir des travailleurs originaires du Mexique», rapporte le directive des affaires corporatives, Nat Richard.
L’entreprise avait engagé des frais importants pour trouver un logement temporaire et organiser des vols pour faire venir ces travailleurs, qui devaient observer une quarantaine de 14 jours, explique-t-il. Certains d’entre-eux travailleront finalement pour des usines de la Nouvelle-Écosse.
«Cela va se traduire par une réduction de la capacité de transformation dans le SudEst du Nouveau-Brunswick. L’industrie néo-brunswickoise se retrouve en désavantage concurrentiel face aux provinces voisines et à l’État du Maine.» Nat Richard estime que la province aurait pu choisir d’organiser un dépistage systématique de ces travailleurs. «Nous sommes très conscients des risques, nous avons dépensé des fortunes pour revoir nos opérations et faire l’achat d’équipements de protection. Nous pensons qu’il aurait été préférable de trouver un accommodement.»
De son côté, l’Union des pêcheurs des Maritimes a déjà commencé à plaider la cause de l’industrie auprès du gouvernement provincial.
«Nous sommes surpris et déçus de l’annonce, nous aurions souhaité être consultés», déclare le directeur général, Martin Mallet.
«Cela accroît nos craintes, les pêcheurs ont déjà beaucoup d’incertitude quant aux marchés, aux prix, aux débouchés. On s’interroge désormais sur la capacité de transformation de nos usines minuit moins le quart avant le début de la pêche.» - SD