Scrabble: des amateurs déjouent l’isolement
Confinement oblige, une douzaine d’invétérés du Scrabble se sont tournées vers la technologie pour continuer de pratiquer leur jeu favori et surtout, de socialiser un peu en cette période d’isolement forcé.
Dianne Pitre est une passionnée de Scrabble. Chaque après-midi depuis le début du mois, elle a un rendez-vous virtuel de la plus haute importance: sa partie quotidienne avec les membres de Scrabble Restigouche.
En tout, ils sont une douzaine d’amateurs de ce jeu de société – des retraités pour la très grande majorité – à se rencontrer de la sorte pour jouer, mais aussi pour socialiser. Avant le confinement, le groupe se rencontrait quatre fois par semaine.
Les mesures de distanciations sociales l’ont toutefois forcé à revoir sa façon de faire.
«On ne pouvait plus se rencontrer pour jouer, alors on a regardé les options qui s’offraient à nous, car nous ne voulions pas arrêter pour autant. On s’est donc tourné vers les moyens électroniques, et le test a été concluant», explique Mme Pitre, celle qui est à la base de cette initiative.
Aujourd’hui, les parties du groupe se déroulent de façon virtuelle grâce au programme Zoom, un logiciel de vidéoconférences. Chaque joueur se trouve chez lui, muni de sa table de jeu et d’un écran. Le groupe joue en mode duplicate, ce qui signifie que tous les participants disposent des mêmes lettres et doivent former les mots les plus payants.
Mais pour arriver là, il a fallu que Mme Pitre montre aux autres joueurs comment fonctionnait le logiciel. Elle avoue que certains ont eu plus de difficultés que d’autres à faire la transition vers le mode électronique.
«Personnellement, j’adore les gadgets électroniques, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains dans notre groupe étaient moins à l’aise. Ça a pris quelques sessions de jeu avant que l’on s’habitue, mais là ça va bien», raconte-t-elle.
C’est Mme Pitre qui est la maîtresse du jeu. C’est elle qui initie et gère les réunions quotidiennes, ce qui comprend également les discussions. Car à plusieurs sur le même logiciel, cela peut parfois devenir un brin... cacophonique.
«Il faut que je ramène les membres à l’ordre une fois de temps en temps, mais généralement tout le monde est plutôt bien discipliné. Ça s’est d’ailleurs beaucoup amélioré au fur et à mesure que les membres se sont habitués au concept et au format», souligne Mme Pitre.
Depuis qu’ils ont trouvé cette façon de jouer, les membres s’en donnent à coeur joie. Ils sont en moyenne sept ou huit – certaines fois même davantage – à se connecter en même temps. Et puisqu’ils n’ont plus à se déplacer, ils ont même ajouté des séances de jeu additionnelles. Du coup, ils ne rencontrent plus quatre fois par semaine, mais bien six, du lundi au samedi.
«Pourquoi se priver, on est confiné chez nous de toute façon», exprime Mme Pitre
«On a beaucoup de plaisir à jouer ensemble, mais surtout, à continuer de se voir. Ces petites sorties chaque semaine, ça nous faisait beaucoup de bien. C’est pour ça que ça nous a tellement attristés de devoir cesser à cause du confinement. Heureusement que nous avons trouvé ce moyen. On est quand même des personnes d’un certain âge, et se voir ainsi – même si c’est au travers d’un écran – ça nous permet de passer le temps. Ça nous fait socialiser, de garder contact, ça brise l’isolement pour certains», conclut-elle. ■